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Stargate,
      1994, 
 
de : Roland  Emmerich, 
 
  avec : Kurt Russell, James Spader, Viveca Lindfors, Alexis Cruz, Djimon Hounsou, Mili Avital,
 
Musique : David Arnold

   
   
1928 en Egypte. Le père de Catherine Langford, archéologue, met à jour un étrange anneau comportant des symboles inconnus. Une soixantaine d'années plus tard, Catherine (Viveca Lindfors) prend contact avec un brillant jeune professeur d'égyptologie, Daniel Jackson (James Spader). Il se retrouve dans la base militaire secrète de Creek Mountain, dans le Colorado, où est caché l'anneau. Les études ont progressé, mais le secret final n'est pas découvert. Daniel ne tarde pas à éclairer la lanterne des scientifiques. L'objet est en fait une "porte" sur les étoiles. Un commando, dirigé par le Colonel Jonathan 'Jack' O'Neil (Kurt Russell) est envoyé dans l'au-delà, à quelques millions d'années-lumière, en compagnie de Daniel. Ils "débarquent" sur une planète désertique et rencontrent bientôt les habitants du lieu... 
 
   L'idée de départ est intéressante. Il est toujours délicieux de se replonger dans les racines mystérieuses de cette civilisation égyptienne qui est loin d'avoir livré tous ses secrets. En particulier en ce qui concerne ces pyramides dont la complexité de construction laisse pour le moins perplexe. Relier ce passé mythique avec les explorations intergalactiques est évidemment excitant.  
 
   La signature de Roland Emmerich peut, en revanche, laisser craindre, sinon le pire, du moins des débordements d'un goût pour le moins douteux. "Godzilla" et "Independance day" ne font pas vraiment dans la finesse... Sans aller jusqu'à dire qu'il s'est ici maîtrisé, car on n'échappe bien sûr ni aux méchant dominateurs, ni aux batailles dévastatrices, ni au prosélytisme patriotique (les indigènes de la lointaine planète gratifient leurs libérateurs terriens d'un beau salut militaire !), ni aux approximations simplistes, le film trouve néanmoins une certaine grandeur épique. Grâce, principalement, à quelques effets spéciaux qui plongent le spectateur dans un univers fantasmagorique hybride, incorporant les représentations des dieux antiques aux technologies futuristes. C'est assurément du massif, du rudimentaire, du spectacle brut à la mode blockbuster hollywoodien, mais on ne peut dénier à certains passages une certaine gueule qui persiste dans la mémoire. 
 
   Les acteurs, exception faite, à la rigueur, de James Spader, sont à l'image de la réalisation : rudimentaires et monolithiques. Kurt Russell, dès son apparition à l'écran, en colonel dépressif, sous une barbe de huit jours, et le faciès hermétique, annonce bien la couleur : "on n'est pas là pour rigoler !". Et bien erreur ! Il décroche, pendant les cent vingt minutes du film, deux sourires de trois secondes chacun ! Ah mais ! Il ne faut pas croire que les êtres, même militaires, n'évoluent pas...
   
Bernard Sellier