Godzilla, film de Roland Emmerich, commentaire

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Godzilla,
     1998, 
 
de : Roland  Emmerich, 
 
  avec : Matthew Broderick, Jean Reno, Kevin Dunn, Doug Savant, Michael Lerner, Hank Azaria, Glenn Morshover, Maria Pitillo,
 
Musique : David Arnold


 
Un bateau de pêche japonais est coulé en quelques secondes. Trois autres chalutiers sont attirés au fond de la mer par une force mystérieuse. Niko Tatopoulos (Matthew Broderick), qui mène depuis trois ans une enquête sur l'augmentation de taille des vers de terre dans les environs de Tchernobyl, est appelé d'urgence par la sécurité américaine. Lorsqu'il arrive aux Etats-Unis, c'est pour assister à la dévastation de Manhattan par un gigantesque dinosaure, probablement généré par les essais nucléaires de Mururoa. L'armée tente en vain de capturer la bestiole qui, non seulement lui échappe, mais encore détruit un bon nombre d'hélicoptères et de buildings. Niko retrouve une de ses anciennes compagnes, Audrey Timmonds (Maria Pitillo), qui rêve de devenir reporter... 
 
 Spécialiste des grosses machineries, Roland Emmerich nous offre, deux ans après "Independance Day" une nouvelle oeuvre poids lourd. C'est le caisson de basses qui est content ! Pourtant, au-delà de l'apparence plus que primaire, voire idiote, des scénarii, il est possible de discerner, dans ces sujets prétextes, une démolition en règle de l'orgueil américain, associée à une condamnation de l'inconscience des nations qui, faisant joujou sans vergogne avec les bombes nucléaires, préparent elles-mêmes leur destruction. Le héros du film, Godzilla, passe le plus clair de son temps à saccager les buildings qui font la fierté de nos compagnons d'outre-Atlantique. Mais il entre en concurrence rude avec l'armée, qui, à elle seule, désintègre, accidentellement, la moitié de la ville ! Evidemment, ce qui pouvait paraître jouissif en 1998, l'est infiniment moins depuis le 11 septembre 2001 ! Si l'on fait abstraction de cela (difficilement), reste une version puissance 10 de "Jurassic Park", avec ses personnages caricaturés de façon primaire (le Maire, stupide et opportuniste, Audrey, la journaliste nunuche et arriviste, Niko, le scientifique incompris...), mais capable de délivrer son lot de suspense et des trucages assez impressionnants. Jean Reno, qui, avant "DaVinci Code", abordait déjà le rôle subalterne de Français trublion et embarrassant, se montre ici un peu moins transparent que dans le film de Ron Howard. Dommage que Matthew Broderick, l'inoubliable "Souris" de "Ladyhawke", soit un peu léger, artistiquement, s'entend ! 
 
 Globalement, c'est du primaire de gros calibre. Non dénué d'efficacité, reconnaissons-le. Et puis c'est sans doute un des rares films dans lesquels il pleut des cordes du début à la fin. C'est donc tout, sauf une publicité touristique pour New York ! Quant à la grosse bébête, assez convaincante, on pourrait lui envoyer sans mentir un : "t'as d'beaux yeux, tu sais" ! La fin laissait prévoir un "Godzilla 2", mais celui-ci est sans doute resté, contrairement au dinosaure, dans l'oeuf...
   
Bernard Sellier