La capitaine de police Noémie Chastain (Laura Smet) arrive dans la petite ville d'Avalone le Haut, au moment où un fût contenant des ossements d'enfant fait surface dans le lac qui a englouti l'ancienne cité d'Avalone le bas. Vingt ans plus tôt, trois enfants se sont volatilisés et l'enquête n'a jamais abouti. Le corps retrouvé est celui de l'un des disparus. Une équipe de plongeurs est appelée pour explorer les fonds du lac...
Lorsque Laura Smet débarque, cicatrices sur le visage, mâchoires serrées, aussi avenante qu'un gardien de prison, l'inquiétude surgit. Mais elle est vite balayée, car, ainsi que c'était le cas pour l'enquêtrice de Hierro, Candela Montes, la qualité du scénario, de la tenue dramatique, et de la galerie de personnages fait totalement oublier le parfum d'artificialité de ce début. Il faut dire que l'histoire est l'adaptation d'un roman d'Olivier Norek, ancien policier, dont les intrigues sont solides et captivantes. Il y a bien sûr fort peu d'originalité dans ce thème des disparitions d'enfants, qui ont été traitées maintes fois au cinéma, mais cette courte série évite sans peine les facilités qui gangrènent parfois les productions françaises, tout en offrant au spectateur une analyse pertinente et souvent touchante d'un microcosme de province où les secrets sont soigneusement cachés. Même l'inévitable rapprochement de Noémie (incarnée de façon très convaincante par Laura Smet), et du charismatique plongeur Hugo Massey (Tomer Sisley), est amené de façon psychologiquement crédible, et se montre suffisamment discret pour ne pas perturber le déroulement dramatique global. Le dénouement se garde de jouer l'esbroufe, et se concentre de manière judicieuse sur les traumatismes enfouis dans le tréfonds des âmes. Une belle réussite qui n'égale peut-être pas celle de la série créée en 2021 par Delinda Jacobs, L'absente, mais qui offre une brochette de moments forts et parfois bouleversants.