Tootsie, film de Sydney Pollack, commentaire

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Tootsie,
    1982, 
 
de : Sidney  Pollack, 
 
  avec : Dustin Hoffman, Jessica Lange, Teri Garr, Dabney Coleman, Bill Murray, Sydney Pollack, Geena Davis, Charles Durning,
 
Musique : Dave Grusin


 
Michael Dorsey (Dustin Hoffman) est un excellent acteur de théâtre, mais son caractère difficile et ses exigences de qualité font que peu à peu toutes les portes des producteurs se ferment devant lui. Même son agent, George Fields (Sydney Pollack) se voit contraint de le boycotter. Son amie Sandy Lester (Teri Garr), qu'il avait accompagnée à un essai sur le tournage de la célébrissime série "Hospital South West", est, elle aussi, refusée. L'idée vient alors à Michael de se présenter, travesti en femme, aux auditions. Contre toute attente, le réalisateur, Ron Carlisle (Dabney Coleman) l'engage... 
 
 Si le film de Sydney Pollack est avant tout une comédie, le style et l'approche humoristique sont à l'opposé des délires hénaurmes du genre "La Cage aux Folles". Sans atteindre réellement une étude psychologique fine, le scénario permet, par l'intermédiaire des différentes péripéties, de visiter avec intelligence, sinon profondeur, les perturbations émotionnelles et les découvertes sensibles que le changement de sexe génère. Dans ce jeu d'illusions et de miroirs déformants, on atteint le paradoxe étonnant que Michael, englouti dans l'artificiel le plus absolu, devient, aux yeux de tous, l'archétype d'un être profondément "centré". La performance de Dustin Hoffman demeure exceptionnelle, et la grâce fragile de Jessica Lange n'a pas été émoussée par le temps. En revanche, la critique des sitcom a particulièrement vieilli, même si elle reste amusante et même si des "dinosaures tels "Les Feux de l'Amour" continuent à sévir sur certaines chaînes, tant les séries modernes ("Dr. House"...) se situent à des années-lumière de celle à laquelle participe Michael-Dorothy. Heureusement, si l'on excepte le personnage hautement parodique du Docteur Van Horn (George Gaynes), tous les autres échappent au simplisme et à la caricature grossière. Une réussite sympathique.
   
Bernard Sellier