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The tower,
     Saison 1,     2021 
 
de : Patrick  Harbinson, 
 
avec : Gemma Whelan, Tahirah Sharif, Emmett J Scanlan, Karl Davies, Jimmy Akingbola, Nick Holder,
 
Musique : Nainita Desai


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
La capitaine de police Sarah Collins (Gemma Whelan) est chargée d'enquêter sur la mort de deux personnes tombées d'une tour londonienne. Les victimes sont un flic chevronné, Hadley Matthews (Nick Holder) et une adolescente d'origine étrangère, Farah Mehenni (Lola Elsokari). La collègue du mort, Lizzie Adama (Tahira Sharif) est présente et très choquée. Mais lorsque Sarah veut l'interroger, la jeune policière a disparu...
 
   Cette très courte série (trois épisodes) ne s'embarrasse pas de préliminaires. Comme savent si bien le faire les créations britanniques («Happy valley» ou «Broadchurch»), l'entrée en matière est directe, sans fioritures, et gorgée d'authenticité. L'auteure du roman étant elle-même policière, le réalisme est de mise. Nous entrons donc directement dans la découverte d'un mystère que va tenter de percer Sarah Collins. Car, peu à peu, commence à se dessiner un drame sur fond d'immigration et de possibles injures raciales. Les personnages sont dépeints avec justesse, de manière concise, tout en insufflant la dose de mensonges inévitables et de zones d'ombres qui vont conduire à la tragédie originelle. Appartenant aux enquêtes spéciales, notre équivalent de l'IGPN, Sarah se voit fort mal accueillie par le commandant Kieran Shaw (Emmett J Scanlan), à l'équipe duquel appartenait le défunt et Lizzie. L'histoire est à la fois simple sur le fond, mais reflète avec impartialité la complexité extrême de concilier droiture, et soutien à son coéquipier. Les dilemmes sont forcément au rendez-vous, avec les conséquences fatales que les mauvais choix peuvent engendrer. Gemma Whelan se montre d'une rare subtilité, mais la jeune interprète de Lizzie est elle aussi très convaincante. C'est remarquablement construit, strict, carré, sobre, maîtrisé, parfois tendu à l'extrême. Nous ne sommes pas encore au niveau de qualité des deux séries emblématiques citées plus haut, ne serait-ce que par la brièveté de l'ensemble qui ne permet qu'un épanouissement mesuré des personnages et des évènements, mais la qualité dramaturgique est au rendez-vous.
   
Bernard Sellier