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Traquée,
      (Someone to watch over me),     1987, 
 
de : Ridley  Scott, 
 
  avec : Tom Berenger, Mimi Rogers, Lorraine Bracco, Andreas Katsulas, Jerry Orbach, John Rubinstein, James Moriarty,
 
Musique : Michael Kamen, Catalani


   
Claire Gregory (Mimi Rogers), une richissime jeune femme, est témoin de l'assassinat de l'un de ses amis, Win Hockings (Mark Moses) par l'ex-associé de celui-ci, Joey Venza (Andreas Katsulas). Dès lors, Claire est en danger permanent. Mike Keegan (Tom Berenger) est l'un des policiers chargés de veiller à sa sécurité. Mais bientôt, Mike ressent une puissante attirance pour la belle et la réciproque ne tarde pas à venir. Malgré la surveillance dont elle fait l'objet, Claire est un jour menacée de mort par Venza, si elle s'avisait de le reconnaître dans une confrontation. Bien que terrorisée, elle n'accède pas à sa requête... 
 
   Le très éclectique Ridley Scott aborde ici ce qui semble au premier abord un thriller, mais se révèle beaucoup plus, au final, un drame psychologique. Ce qui sous-entend que ceux qui attendent une avalanche de scènes d'action et/ou un suspense électrisant seront sans doute frustrés. En revanche, pour ceux qui apprécient le fait que l'esprit prenne largement le pas sur les effets et les prouesses physiques, le plaisir se révèlera d'excellente facture. Sur une trame qui sera reprise, mais avec beaucoup moins de raffinement, dans le futur "Bodyguard", le réalisateur brosse avec élégance et délicatesse le portrait d'un trio on ne peut plus classique - mari - femme - maîtresse, plongés dans une tragédie du renoncement. Tom Berenger, que l'on a davantage coutume de voir jouer les gros bras dans "The Substitute" ou "Sniper", se montre très subtil et convaincant dans la peau de ce flic déboussolé. Chez Claire, une métamorphose progressive se développe, installant une distinction émouvante en lieu et place de ce qui apparaissait, au premier abord, une froideur snobinarde. Certes rien dans cette oeuvre n'est réellement transcendant, mais un charme magnétique ainsi qu une émotion aristocratique et pudique s'en dégagent, avec un serrement de cœur pour ce dénouement qui évoque celui de "Contre toute attente"...
   
Bernard Sellier