Le Vilain, film de Albert Dupontel, commentaire

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Le vilain,
     2009, 
 
de : Albert  Dupontel, 
 
  avec : Albert Dupontel, Catherine Frot, Nicolas Marié, Bouli Lanners, Christine Murillo, Bernard Farcy,
 
Musique : Christophe Julien

  
   
Sidney Thomas (Albert Dupontel) est un ganster fier et heureux de son état. Poursuivi par des complices qu'il a floués, il a l'idée de trouver refuge chez sa mère, Maniette (Catherine Frot), qu'il n'a pas vue depuis vingt ans. Or celle-ci a toujours vu en lui un fils modèle... 
 
   Si Albert Dupontel sait se montrer remarquable et convaincant dans certains rôles sérieux et dramatiques ("L'ennemi intime", "Le convoyeur"...), sa marque de fabrique, surtout en tant que réalisateur ("Bernie", "Enfermés dehors"...), s'imprime en premier lieu dans le décalé, le délirant contestataire, le détonant, voire le non-sensique. Cette originalité à tout crin ne va pas sans écueils, baisses de régime et séquences plus ou moins réussies. Avec les ans, le trublion semble s'être assagi, et ses efforts méritoires pour maintenir son personnage au rang de garnement plus méchant que méchant sonnent tellement artificiels, que leur efficacité ne dépasse guère la perversité d'un dessin animé pour élève de CE1. Depuis "Un air de famille", personne ne contestera que voir Catherine Frot incarner une personnalité gentiment nunuche est un régal de tous les instants. Mais cela ne suffit guère à combler un spectateur même indulgent, car, entre gags répétitifs, scènes poussives, subversion très émoussée, prise de conscience psychologique primaire, personnages hyper caricaturaux, et surtout excitations tant narratives que visuelles lymphatiques, c'est avec un sourire désappointé et ennuyé que l'on quitte cette farce beaucoup plus inoffensive que corrosive.
   
Bernard Sellier