The Woman, film de Lucky McKee, commentaire

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The woman,
        2011, 
 
de : Lucky  McKee, 
 
  avec :  Pollyanna McIntosh, Sean Bridgers, Angela Bettis, Lauren Ashley Carter,
 
Musique : Sean Spillane


   
   
Chris Cleek (Sean Bridgers), travaille dans un cabinet d'avocats, et vit paisiblement avec sa femme Belle (Angela Bettis), ainsi que leurs trois enfants, dans une grande maison isolée à la campagne. Grand amateur de chasse, il découvre un jour dans la forêt une jeune femme vivant à l'état sauvage. Il la ramène chez lui et entreprend de la "civiliser" avec le soutien plus ou moins passif de sa famille... 
 
   Dans la grande majorité des films de ce genre ("Détour mortel", "La colline a des yeux", "Devil's rejects"...), les sadiques de service portent, imprimée sur leur visage, la marque de leur débilité. Dans le cas présent, non seulement le tortionnaire affiche un comportement social et humain apparemment normal, un peu à la manière des "expérimentateurs" de "Martyrs", mais encore il incarne avec conviction l'archétype du père de famille profondément attaché à l'éducation de ses enfants. C'est donc avec d'autant plus de malaise et d'horreur que le spectateur voit se craqueler rapidement le vernis de l'être socialement impeccable, pour laisser apparaître les pulsions pathologiques d'un malade totalement mysogine. Sans céder au voyeurisme ou aux excès barbares, le réalisateur focalise l'attention sur l'emprise démoniaque et discrètement terrorisante qu'exerce le "pater familias" sur les divers membres de sa famille. Exception faite, comme il était prévisible, pour un dénouement à la sauvagerie exacerbée, mais néanmoins maîtrisée. Pollyanna McIntosh est impressionnante dans l'incarnation de cette "femme" incivilisée. Dommage que la bande son, certes originale dans le choix des accompagnements, soit aussi décalée qu'horripilante.
   
Bernard Sellier