Les 4400, Saison 4, série de Yves Simoneau, David Straithon, commentaire

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Les 4400,
      Saison 4,      2007 
 
de : Yves  Simoneau, David  Straithon..., 
 
avec : Peter Coyote, Jacqueline McKenzie, Joel Gretsch, Patrick Flueger, Chad Faust, Mahershala Ali, Bill Campbell, Michael Moriarty,
Laura Allen, Conchita Campbell,

 
Musique : John von Tongeren, Claude Foisy

 
 
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  Alana (Karina Lombard), la compagne de Tom Baldwin (Joel Gretsch) a disparu. Toutes les recherches pour tenter de la retoruver restent vaines... jusqu'à ce qu'un jour Tom découvre un tableau de la fin du dix-neuvième siècle, représentant la jeune femme. Diana Skouris (Jacqueline McKenzie) vit à San Sebastian, en compagnie de son ami Ben Saunders (Brennan Elliott) et de la petite Maia (Conchita Campbell). Meghan Doyle (Jenny Baird) prend la direction du NTAC. Shawn Farrell (Patrick Flueger) sort du coma grâce à une injection de promicine que lui administre son cousin Kyle Baldwin (Chad Faust). Quant à Jordan Collier (Bill Campbell), il décide de donner à tous ceux qui souhaitent l'expérimenter, la drogue qu'il a réussi à dérober au gouvernement. Il se met ainsi hors la loi. Enfin, Isabelle Tyler (Megalyn Echikunwoke) semble avoir définitivement perdu tous ses pouvoirs... 
 
 Voilà donc le dernier volet de cette aventure qui voit, une fois de plus, les forces de l'ombre et de la lumière s'affronter pour la domination de la terre et de ses habitants. Le problème est que la distinction entre les deux extrêmes se révèle particulièrement difficile, et les créateurs ont eu l'excellente idée de bannir de leur intrigue tout manichéisme, en confrontant des théories et des personnalités qui oscillent en permanence du blanc au noir, dans la quête impossible d'une vérité protéiforme.  
 
 Le commencement de la saison laisse cependant pour le moins perplexe. Une avalanche de nouvelles individualités fait son apparition ( Graham Holt, Audrey Parker, Cassie Dunleavy, Vanessa Martin, le petit Brandon...), tandis que les piliers de l'histoire (Richard Tyler, Shawn Farrell, Jordan Collier, Kevin Burkhoff, Isabelle Tyler, Diana Skouris...) semblent se volatiliser dans les oubliettes du scénario. A la tête du NTAC est parachutée une charmante blondinette qui semble tout droit sortie d'une sitcom romantico-sirupeuse... Quant à la petite Maia, dont il était légitime d'attendre beaucoup, elle continue à se contenter de faire de la figuration ponctuelle. Cette conjonction de choix étranges fait que le spectateur a l'impression que la tension dramatique qui, à la fin de la saison précédente, annonçait un démarrage foudroyant pour la suite, a baissé de plusieurs crans, laissant émerger un éparpillement des péripéties que l'on croyait définitivement éteint, ainsi que des résolutions d'énigmes un tantinet bâclées. D'où la fâcheuse sensation que les concepteurs ont éprouvé quelques difficultés à maintenir un crescendo de puissance jusqu'à "l'apocalypse" ( au sens propre du terme : révélation ) finale.  
 
 Et puis, progressivement, les scénaristes paraissent reprendre en main les rênes de l'attelage. Les personnages clés réapparaissent, se retrouvent, s'affrontent, les enjeux s'éclaircissent tout en s'élevant à un niveau quasiment mystique. Le fait qu'un certain pourcentage d'êtres humains possède de nouveaux pouvoirs et surtout un niveau de conscience différent peut-il suffire à provoquer un changement des conditions de vie sur terre ? Nous sommes là bien proches des théories théosophiques qui prévoyaient il y a plus d'un siècle l'apparition prochaine d'une sixième sous-race. Et il est impossible de nier qu'il serait grand temps qu'un bouleversement universel se produise, afin de faire disparaître définitivement le pouvoir mortifère des multinationales pourvoyeuses d'armes, de pesticides ou de poisons en tous genres ! Cela constaté, la série pose également de bonnes questions : le fait de développer des capacités est-il un bienfait ou un fléau ? La coexistence d'êtres inégaux sur le plan de la puissance est-elle possible ? Quelles sont les frontières entre loyauté extérieure et droiture intérieure ? Le bonheur potentiel de millions de personnes peut-il justifier la disparition de milliers d'autres ? Les réponses ne sont pas toujours aussi évidentes qu'il semblerait au premier abord. .. 
 
 Quant à ce dénouement, tant attendu, qu'en dire ? Affirmer qu'il se révèle satisfaisant à 100% serait exagéré. Il était possible d'espérer une conclusion s'élevant à un niveau planétaire, plus "universelle" que celle qui nous est proposée. Mais sans doute était-ce trop demander, ne serait-ce que pour de simples questions de budget. Nous devons donc nous contenter de règlements de compte individuels, certes amenés avec un talent indéniable, mais qui peuvent paraître quelque peu restrictifs comparés aux enjeux abordés. 
 
 Une saga globalement captivante, intelligemment construite, gorgée d'originalité maîtrisée, servie par des interprètes totalement intégrés à leurs personnages ( un grand coup de chapeau aux responsables du casting ! ), à laquelle manque peut-être, simplement, un grain supplémentaire de folie créatrice et d'ambition cosmique.

   
Bernard Sellier