L'accident, série de Edwin Baily, commentaire

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L'accident,
    Saison 1,    2016,  
 
de : Edwin  Baily..., 
 
  avec : Bruno Solo, Charlotte Talpaert, Rose Montron, Charlotte Des Georges, Mélanie Malhère, Marc Citti,
 
Musique : Pierre-Philippe Côté


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Gabriel Cauvy (Bruno Solo) possède une modeste entreprise de rénovation dans une petite ville bretonne, Sainte Lune. Sa femme Rebecca (Emma Colberti) se tue un soir dans un accident alors qu'elle était ivre. Fou de douleur, Gabriel refuse de croire à un accident et tente de comprendre ce qui s'est passé... 
 
 Une charmante et tranquille petite bourgade au bord de la mer, non loin de Saint-Brieuc. Enfin tranquille... façon de parler car certains habitants et habitantes mènent une double vie. Et le malheureux Gabriel va découvrir progressivement, comme dans un film de Chabrol, que le microcosme dans lequel il vit cachait des secrets peu folichons. Inspiré du roman 'Contre toute attente' (rien à voir avec le film éponyme de Taylor Hackford) d'un écrivain canadien, Lynwood Barclay, le récit ausculte donc la descente aux enfers d'un homme ordinaire, au physique ingrat (excellent Bruno Solo, profondément juste et touchant), amoureux de sa trop jolie femme, et complètement assommé par le nouveau monde qu'il découvre brutalement. 
 
 La première bonne nouvelle est que le décor maritime dans lequel se déroule l'intrigue nous vaut (merci les drones...) des vues magnifiques sur le village et la marée basse ou haute. La seconde bonne nouvelle est que le récit se révèle dans les trois premiers épisodes soigneusement tendu, sans artifices inutiles, et sans gros déficits d'authenticité. Dans le registre des moins bonnes nouvelles, notons certains tics du réalisateur, par exemple son goût pour les images hyper accélérées aussi gratuites qu'horripilantes, une chanson anglaise ridiculement déplacée accompagnant le générique, et certains rôles dont le choix de casting laisse perplexe, et dont le jeu apparaît assez caricatural ou artificiel. Encore faut-il reconnaître qu'ils ne sont pas aidés par des dialogues plus que prosaïques. 
 
 Mais à partir du quatrième épisode, les choses se gâtent sérieusement. L'enquête patine, les petites ficelles qui pointaient leur nez dans la première partie subissent une enflure gênante, et les révélations en cascade de la fin se montrent bien pesantes. On finit par comprendre pourquoi la série tournée en 2016 est restée deux ans endormie dans le giron de France 3. N'est pas 'Broadchurch' ou 'Happy valley' qui veut... Un tout petit 4 étoiles surtout pour Bruno Solo et sa fille.
   
Bernard Sellier