Bad influence, film de Curtis Hanson, commentaire

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Bad influence,
        1990,  
 
de : Curtis  Hanson, 
 
  avec : Rob Lowe, James Spader, Lisa Zane, Christian Clemenson, Kathlen Wilhoite,

Musique : Trevor Jones

  
 
Michael Boll (James Spader) travaille dans une importante société de trading et rêve d'être promu chef analyste. Mais il a un redoutable concurrent en la personne de Paterson (Tony Maggio), l'un de ses collègues. Il est sur le point d'épouser L (), mais le mariage l'effraie. Il rencontre un jour dans un bar Alex (Rob Lowe), un beau gosse qui manifestement n'a peur de rien ni de personne. Il prend Michael sous son aile et lui prodigue maints conseils dans tous les domaines... 
 
 Dans la première demi-heure du film, on a l'impression d'assister à une préquelle de "Harry un ami qui vous veut du bien". Michael est un faible, un loser programmé, car ne sachant pas, ou plutôt n'osant pas affirmer ses besoins ou afficher ses choix. Dans un premier temps, Alex se révèle être la voix de l'être profond de Michael, qui parvient à clamer ses envies et à les réaliser. Mais le scénario ne conserve pas longtemps cette ligne psychologique, et très rapidement le thriller basique reprend sa place. Alors que l'oeuvre de Dominik Moll creusait jusqu'au malaise la relation des deux "amis" ainsi que les déviances pathologiques de Harry, l'histoire se contente ici de transformer le bel Alex en un prédateur primaire dont les motivations profondes passent aux oubliettes. Tout comme dans "La main sur le berceau" qui sortira deux ans plus tard, et développera avec plus d'ambiguïté des thèmes identiques, "Bad influence" repose sur la personnalité d'un être perturbé, qui intègre une cellule familiale et détruit progressivement l'harmonie factice de celle-ci. Beau gosse au sourire tour à tour charmeur ou carnassier, au regard inquiétant, Rob Lowe retrouve ici un rôle manipulateur et mortifère proche de celui qu'il tenait dans "Masquerade". Dommage que l'ensemble soit assez superficiel, et que le dénouement se contente de recycler du traditionnel.
   
Bernard Sellier