Blood Diamond, film de Edward Zwick, commentaire

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Blood diamond,
        2003, 
 
de : Edward  Zwick, 
 
  avec : Djimon Hounsou, Leonardo di Caprio, Jennifer Connelly, Arnold Vosloo, David Harewood, Kagiso Kuypers,
 
Musique : James Newton Howard

  
 
1999. La Sierra Leone, un des pays les plus riches du monde en diamants, est à feu et à sang. Le RUF (Front révolutionnaire uni), sème la terreur, attaquant les villages, massacrant les habitants et kidnappant les hommes en bon état physique. C'est ce qui arrive à Solomon Vandy (Djimon Hounsou), arraché à sa famille et contraint de travailler dans une mine. Il découvre un jour un énorme diamant, qu'il parvient à enterrer, profitant d'une attaque des forces gouvernementales. En prison, il se retrouve aux côtés de Danny Archer (Leonardo di Caprio), ex-mercenaire, et, présentement, trafiquant sans scrupules de pierres précieuses. Danny entend parler de cette découverte exceptionnelle, et n'a plus qu'une idée : faire libérer Solomon afin de récupérer le diamant... 
 
 Grâce à nombre de films récents, tels "Thank you for smoking", "Révélations", ou encore "Lord of War", le cinéma prouve qu'il est tout à fait possible de générer des œuvres gorgées d'émotion, d'action, et de passion, tout en dénonçant sans ambages les dérives criminelles de multinationales obsédées par le profit à n'importe quel prix, aussi bien, (dans la tragédie qui a ensanglanté la Sierra Leone), que l'inconscience des personnalités qui ravagent leur propre nation. Le style diffère en revanche profondément suivant les auteurs et les sujets. Dans le cas présent, Edward Zwick mélange, de manière plus que convaincante, l'aventure exotique telle qu'on pouvait la voir sur les écrans dans les années cinquante, le documentaire sincèrement révolté sur le trafic de diamants et le lavage de cerveau d'enfants transformés en zombies criminels, ainsi que le drame intérieur que vivent les familles déchirées par la guerre. Certes, quelques hiatus parsèment l'ensemble : les dialogues de certaines confrontations entre personnages semblent banals, voire simplistes ; quelques séquences tirent inutilement en longueur ; le dénouement est un tantinet schématique... Mais ces quelques réserves n'entament que fort modérément la puissance viscérale qui se dégage de l'ensemble, partagée entre les spectaculaires scènes de violence et quelques moments dramatiques intimistes, dans lesquels Djimon Hounsou se révèle poignant. Quant à Leonardo di Caprio, il s'investit dans ce rôle ambigu d'un aventurier aussi troublant qu'inquiétant avec une conviction et une force qu'on ne lui connaissait pas. Lorsque la dénonciation des crimes se fond de cette manière avec le savoir-faire hollywoodien en matière de spectaculaire, il est impossible de ne pas applaudir.
   
Bernard Sellier