Blue steel, film de Kathryn Bigelow, commentaire

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Blue steel,
        1990, 
 
de : Kathryn  Bigelow, 
 
  avec : Jamie Lee Curtis, Ron Silver, Richard Jenkins, Kevin Dunn, Clancy Brown, Elizabeth Peña, Louise Fletcher, Tom Sizemore,  
 
Musique : Brad Fiedel

  
 
Megan Turner (Jamie Lee Curtis) entre dans la police de New York. Sa mère, Shirley (Louise Fletcher) est fière d'elle, mais son père, Frank (Philip Bosco), violent et agressif, se montre furieux. Lors de sa première journée de patrouille, elle est témoin d'un braquage dans un petit supermarché. L'agresseur est hystérique et menace plusieurs personnes d'un révolver. Megan lui ordonne de se rendre, mais il braque son arme dans sa direction. Elle fait feu à plusieurs reprises et le tue. Par malheur, le révolver n'est pas retrouvé, pour la simple raison que l'un des clients, Eugene Hunt (Ron Silver), l'a discrètement subtilisée. Mise à pied provisoirement, Megan se voit invitée par Hunt, avec qui elle vient de partager un taxi. Elle ignore qu'il a tué quelques heures plus tôt, de sang froid, un passant avec l'arme volée... 
 
 Ce film se situe dans la veine de "Les nerfs à vif", "L'inspecteur Harry" et autres "Ricochet" pour ce qui est du fondement de l'histoire : à savoir le tueur déjanté qui montre une obsession pathologique, une puissance manipulatoire sans limite et une increvabilité à toute épreuve. Kathryn Bigelow introduit déjà dans son personnage "sombre" une mystique maladive, voire morbide, qui se retrouvera, plus équilibrée et inspirée, dans le personnage de Bodhi ("Point break"), l'année suivante. Ici, nous avons affaire à une caricature d'obsédé, brute de décoffrage, mais néanmoins efficacement incarnée par un Ron Silver inquiétant. Jamie Lee Curtis est également convaincante dans ce rôle de fliquesse novice dépassée par les événements, mais c'est la narration qui pêche un peu par son aspect rudimentaire et artificiel. La fabrication sent le stéréotypé, la longue première partie se montre un peu lâche et longuette, dépourvue de noeuds dramatiques originaux ou profonds, et, lorsque le drame s'emballe, le spectacle tombe dans le suspense efficace, mais convenu, du tueur "super-glue". Il y a de quoi frémir, certes. Pourtant l'ensemble donne une impression d'impersonnalité que ne procureront pas les réalisations suivantes : "Point break" et surtout "Strange days".  
 
 Un galop d'essai tout à fait regardable, mais conventionnel.
   
Bernard Sellier