Breaking bad, Saison 1, série de Adam Bernstein, commentaire

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Breaking bad,
     Saison 1,       2008 
 
de : Adam  Bernstein..., 
 
avec : Bryan Cranston, Anna Gunn, Aaron Paul, Dean Norris, Betsy Brandt, Charles Baker,
 
Musique : Dave Porter


 
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Walter White (Bryan Cranston) est un professeur de chimie sans histoire. Le jour où, à la suite d'un malaise, il apprend qu'il est atteint d'un cancer du poumon, il décide de changer radicalement le cours de son existence. Il prend contact avec l'un de ses anciens élèves, Jesse Pinkman (Aaron Paul), qui vient d'échapper de peu à une descente de police dans le repaire où il fabriquait sa drogue, et l'informe que, désormais, ils travailleront de concert... 
 
 Si le pitch de départ ne manque pas de piquant, il ne peut que consterner celui qui commence à éveiller sa conscience, ne serait-ce qu'à un degré élémentaire. Lorsque l'annonce d'une maladie grave survient, une fois le choc initial passé, la première réaction de toute personne un tant soit peu consciente derait être de rechercher comment rétablir dans sa vie et dans son corps l'harmonie dont l'absence a conduit à la catastrophe. Walter choisit la direction radicalement opposée. Sur le plan purement psychologique, la clé de ce comportement extrémiste est en revanche évidente. L'épée de Damoclès d'une fin prochaine déclenche le besoin irrépressible d'envoyer aux orties la carapace du prof bien sage, le masque du père de famille bien propret, et celui de l'adulte engoncé dans un formatage frustrant. 
 
 Après un démarrage en fanfare, et quelques séquences bien saignantes dont l'amateurisme décalé fait penser à certaines créations des frères Coen ("Fargo", par exemple), le scénario semble parfois patiner, se chercher, ce qui nous vaut de petits passages à vide qui sont loin d'être inintéressants, mais altèrent quelque peu la continuité dramatique. Il n'empêche qu'au-delà de l'intrigue provocatrice et transgressive, se profile une réflexion profondément captivante, émouvante, sur le droit de chaque être à disposer librement de ses choix de vie (épisode 5). Cela étant reconnu, il est utile d'observer que pas une seule fois, dans la démarche marginale de Walter, ne sont évoqués les ravages provoqués par ce qu'il concocte avec talent. De la part d'un homme cultivé et, théoriquement responsable, c'est assez ébahissant...
   
Bernard Sellier