Breaking bad, Saison 5, série de Adam Bernstein, commentaire

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Breaking bad,
      Saison 5,       2012 
 
de : Adam  Bernstein..., 
 
avec : Bryan Cranston, Anna Gunn, Aaron Paul, Dean Norris, Betsy Brandt, Charles Baker,
 
Musique : Dave Porter


 
Saison 1       Saison 2       Saison 3       Saison 4

 Le danger imminent que représentait Gustavo Fring (Giancarlo Esposito) étant éliminé, Walter (Bryan Cranston) et son jeune collègue Jesse Pinkman (Aaron Paul) proposent à Michael Ehrmantraut (Jonathan Banks) de travailler ensemble afin de reprendre la fabrication de méthamphétamine. D'abord réticent, l'ancien homme de main de Fring finit par accepter. La recherche d'un endroit discret pour le "travail" s'impose... 
 
 Le scénario abandonne définitivement les élans décalés et gore qui fleurissaient dans les deux premières saisons. Il poursuit le chemin initié depuis une vingtaine d'épisodes, vers un récit policier classique inséré dans une étude psychologique de plus en plus fouillée. Les relations conflictuelles entre les différents protagonistes se densifient, se tendent, et finissent par former un réseau électrique de très haute tension. L'évolution intérieure de Walter, progressive et subtilement déviante, est analysée avec une acuité chirurgicale. Pour un psychanalyste, il est un modèle pathologique captivant. Le déclenchement de la maladie, bien loin de l'orienter vers la prise de conscience d'une dysharmonie psychique à corriger, le fait basculer degré par degré vers une intensification de l'ego. Longtemps endormi dans une situation personnelle et professionnelle terne, il choisit, non pas de découvrir en lui l'être divin et puissant, mais de se lancer dans l'hypertrophie matérielle et le pouvoir de l'illusion. Le mérite de cette série est manifestement de rendre cette déformation aussi pénétrante que subtile. Même s'il atteint un niveau d'abjection parfois majuscule, il n'en demeure pas moins profondément humain, voire attachant. Le dénouement, dramatique à souhait et savamment calculé, clôt cette saga avec une maestria mêlée de désespérance qui bouleverse intensément, tant le parcours de Walt dépeint avec une justesse douloureuse la facilité avec laquelle il est possible de détruire sa vie et celle de ceux qui vous entourent.

   
Bernard Sellier