Les Compères, film de Francis Veber, commentaire

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Les compères,
      1983, 
 
de : Francis  Veber, 
 
  avec : Gérard Depardieu, Pierre Richard, Anny Duperey, Michel Aumont, Philippe Khorsand, Stéphane Bierry, Roland Blanche,
 
Musique : Vladimir Cosma


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Présentez : larmes '

 
Tristan (Stéphane Bierry), fils de Christine Martin (Anny Duperey) vient de fuguer, en compagnie d'une jeune fille, probablement vers les Alpes Maritimes. Paul, son mari (Michel Aumont) accepte d'aller interroger le père de l'adolescente, hôtelier à Nice. Mais il se fait insulter et éconduire. Désespérée, Christine décide d'appeler à son secours l'un de ses anciens amants, Jean Lucas (Gérard Depardieu) et, histoire de lui forcer un peu la main, lui avoue que Tristan est son fils. Mais Lucas, auteur d'un livre sur la mafia niçoise et son patron, Rossi, n'est pas très chaud pour gagner la Promenade des Anglais. Christine se tourne alors vers François Pignon, qu'elle avait fréquenté à la même époque, et lui sert la même histoire. Pignon, éternel candidat aux suicides ratés, retrouve le goût de vivre et se lance sur les traces de son prétendu fils. Il rencontre à Nice Lucas, qui a décidé, lui aussi, de partir en quête du fugueur. Mais il ne tarde pas à recevoir une invitation "pressante" de la part de Rossi... 
 
 Après moult passages télévisés, ce film a évidemment perdu un peu de sa fraîcheur. Cela n'empêche tout de même pas d'apprécier à sa juste valeur ce tandem, inauguré dans "La chèvre", et qui fonctionne tout à fait convenablement. Gérard Depardieu se montre fort à son aise dans ce rôle en demi-teinte de balèze au coeur tendre et Pierre Richard est l'hurluberlu parfait. Sa séance de pleurs sur commande dans la station-service est mémorable. Certes l'aventure s'essouffle un peu à mi parcours, la psychologie est des plus simplistes (l'adolescent est plus mûr que ses deux soi-disant pères réunis), et l'histoire policière plaquée sur cette tragi-comédie familiale n'atteint pas vraiment l'intensité de "Seven" !... Mais nous sommes dans le léger, le plaisir primaire de rencontrer deux personnages antinomiques, caricaturés avec simplicité, le tout joué par deux acteurs qui prennent un plaisir visible et communicatif à ce parcours délirant. C'est du classique solide , suffisamment jouissif pour dérider les zygomatiques rouillés.
   
Bernard Sellier