La Chèvre, film de Francis Veber, commentaire

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La chèvre,
     1981, 
 
de : Francis  Veber, 
 
  avec : Gérard Depardieu, Pierre Richard, Michel Robin, Corynne Charbit, Robert Dalban, Pedro Armendariz, Jr.,
 
Musique : Vladimir Cosma


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Fléau '

 
Marie (Corynne Charbit), fille d'un PDG, Alexandre Bens (Michel Robin), disparaît au cours d'un voyage d'agrément au Mexique. Le détective envoyé sur place, Campana (Gérard Depardieu), rentre bredouille après un moins d'investigations. C'est alors que Meyer (André Valardy), le psychologue de l'entreprise, émet une idée originale : envoyer sur place François Perrin (Pierre Richard), obscur comptable, mais doté d'un atout inestimable : il cultive la malchance avec la même ténacité que la jeune Marie... 
 
 Le premier avatar des multiples confrontations ("Les Compères", "Les Fugitifs", "Le Jaguar", "L'emmerdeur", "Le dîner de Cons", "La Doublure"...) entre les losers interchangeables, Perrin-Pignon, et les beaux gosses sûrs d'eux, Campana-Lucas-Milan-Brochant... Et sans conteste l'un des meilleurs malgré les innombrables diffusions télé, qui finissent par user n'importe quel film, fût-il un chef-d'oeuvre. Loin des boursouflures plus ou moins réussies qui alourdiront parfois les suites, le film de Francis Veber, judicieusement dégraissé, se contente d'installer , avec un humour sobre, concis, et une tendresse constante, ses deux personnages antagonistes dans des situations presque naturelles. Tout semble couler avec simplicité, évidence, l'excès n'est jamais de mise, que ce soit dans l'événementiel ou dans la caractérisation des personnages. Pierre Richard et Gérard Depardieu sont particulièrement sobres, et les regards aussi bien que les silences sont aussi jouissifs que les réparties ou les gags, toujours justes et opportuns. Quant au final, dans lequel les deux personnalités, chargées du même fardeau de malchance, entrent inconsciemment en symbiose et s'éloignent côte à côte dans leur rêve, il est aussi poétique qu'intelligent. 
 
 Une réussite inusable.
   
Bernard Sellier