Contre-enquête, film de Franck Mancuso, commentaire

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Contre-enquête,
      2007, 
 
de : Franck  Mancuso, 
 
  avec : Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnès Blanchot, Jean-Pierre Cassel, Aurélien Recoing, Jacques Frantz,
 
Musique : Krishna Levy


 
Émilie (Alexandra Concalvez), 9 ans, fille du Capitaine de police Richard Malinowski (Jean Dujardin), est violée et assassinée par un maniaque. Un suspect, Daniel Eckmann (Laurent Lucas), rapidement arrêté, avoue puis se rétracte. Il est pourtant reconnu coupable et condamné à trente ans de prison. Un an plus tard, Richard commence à recevoir des lettres du meurtrier qui clame son innocence. Un fait nouveau, l'arrestation à Bordeaux du tueur en série Salinas (Jean-François Garreaud), et son passage près de l'endroit où la fillette a été tuée, pousse Malinowski à enquêter de nouveau... 
 
 L'intérêt du film ne réside pas vraiment dans le sujet, maintes fois traité, ou dans la trame du récit, très classique, mais dans la transformation, assez surprenante, du thème de la contre-enquête. Franck Mancuso, flic de profession, et scénariste de "36, quai des Orfèvres", relate le parcours étonnant de ce père meurtri avec une rapidité (moins de 80 minutes pour quasiment trois ans d'histoire) qui n'a d'égale que la sécheresse utilisée. C'est un peu comme un entomologiste en apparence très détaché émotionnellement, que le réalisateur met en scène les relations ambiguës de ces deux êtres, reliés par une tragédie. Mais, a posteriori, cette froideur générale dérangeante trouve sa justification dans le dénouement. Jean Dujardin se montre relativement crédible dans cette incarnation à cent lieues de "Brice de Nice" ou du déjanté "OSS 117". Mais, globalement, outre ses choix douteux, l'ensemble, doté d'un scénario très linéaire, mis en scène de manière plus que basique, habité de personnages minimalistes, demeure très primaire, ne marque guère l'esprit, et ne procure aucune émotion durable.
   
Bernard Sellier