Créance de sang, film de Clint Eastwood, commentaire

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Créance de sang,
     (Blood work),      2002, 
 
de : Clint  Eastwood, 
 
  avec : Clint Eastwood, Jeff Daniels, Anjelica Huston, Wanda De Jesus, Tina Lifford,
 
Musique : Lennie Niehaus


 
Terry McCaleb (Clint Eastwood) est enquêteur au FBI. Il enquête sur des meurtres au cours desquels le tueur laisse à son intention un message personnel. Mais celui-ci reste indécodable. Un jour, ayant repéré un suspect sur les lieux, il le poursuit mais est victime d'un malaise cardiaque. Deux ans plus tard, un coeur lui a été transplanté et il jouit d'une retraite méritée sur le bateau qui lui tient lieu de domicile. Il reçoit la visite d'une jeune femme, Graciella Rivers (Wanda De Jesus) qui lui demande d'enquêter sur le meurtre de sa soeur Gloria, deux mois plut tôt. Terry refuse d'abord, mais elle lui apprend que le coeur qu'il abrite est celui de la morte. Il commence une enquête difficile auprès de ses anciens collègues, dont Ronaldo Arrango (Paul Rodriguez) qui ne le porte guère dans son... coeur... 
 
 C'est enfoncer une porte ouverte que d'écrire : ce film est à dix lieues de l'envoûtant et poignant "Mystic River". Mais, même si cette "Créance de sang" paraît une oasis de repos émotionnel, un retour aux sources policières traditionnelles qui ont fait sa renommée, de "Sudden impact" à "Jugé coupable", le Clint Eastwood mature d'aujourd'hui réussit à insuffler au genre archi fréquenté de l'enquête criminelle, sa patte et ses préoccupations de l'âge mur. A savoir le côtoiement de la mort, la conscience d'être débiteur d'une nouvelle vie, l'obligation de donner un sens à ce sursis. Alors l'acteur-réalisateur nous promène assez tranquillement (l'âge est tout de même là, et l'investigation se fait au rythme de ses artères vieillissantes !), mais avec suffisamment de rebondissements, dans cette quête de vérité, classique dans la forme, qui se révèle, au bout du compte, relativement originale dans son essence, malgré une explication finale quelque peu tirée par les cheveux. Bien sûr, il y a les poncifs habituels : le flic gênant qui fourre son nez là où n'est pas recommandé de le faire, la rivalité des différents services, le policier mal embouché et passablement abruti... Bref, le régiment de codes auxquels il est bien difficile d'échapper. Mais l'ensemble est tout de même sympathique, saupoudré d'une petite dose d'altruisme et de philosophie de vie. 
 
 C'est tout à fait honorable et distrayant, bien que le genre ne soit pas révolutionné...
   
Bernard Sellier