Cuisine et dépendances, film de Philippe Muyl, commentaire

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Cuisine et dépendances,
     1993,  
 
de : Philippe  Muyl, 
 
  avec : Jean-Pierre Bacri, Zabou, Jean-Pierre Darroussin, Agnès Jaoui, Sam Karmann,
 
Musique : Vladimir Cosma


 
Lire le poème (CinéRime) correspondant : ' Profession râleur '

 
Martine (Zabou) et son mari Jacques (Sam Karmann) ont invité à dîner d'anciens copains, Charlotte (Agnès Jaoui) et son compagnon devenu un célèbre journaliste et présentateur de télévision. Les invités arrivent avec presque deux heures de retard, ce qui ne manque pas de créer certaines tensions. D'autant plus que Georges (Jean-Pierre Bacri), qu'ils hébergent momentanément, est un râleur professionnel et que Frédéric (Jean-Pierre Darroussin), le frère de Martine, est un joueur invétéré à la recherche d'argent frais pour calmer des créanciers peu compréhensifs... 
 
 Sympathique pièce vaudevillesque dans laquelle 90% de la réussite repose sur les acteurs, tous excellents, dans des rôles pour lesquels ils ont, en général, une affinité particulière. Jean-Pierre Bacri, bien sûr, dont le masque désespérément caustique et cinglant semble être une seconde peau. Jean-Pierre Darroussin en lunaire passablement cynique. Zabou en maîtresse de maison popote, virant peu à peu à l'hystérie. Irène Jaoui, toujours aussi belle et charismatique en mondaine blasée... 
 
 Tout ce petit monde s'agite, déprime ou explose dans un décor unique, sans que cette unité de lieu, bien exploitée, engendre la monotonie ou nuise au rythme. Tout se passe donc dans les annexes de ce grand appartement et, trouvaille intelligente, nous ne verrons jamais cette vedette médiatique autour de laquelle gravitent les personnages, et qui est le catalyseur abstrait de l'expression des frustrations et des rancoeurs enfouies. 
 
 C'est drôle tout en étant assez finement analysé, même si le résultat paraît plus artificiel et moins dramatiquement abouti qu'il ne le sera trois ans plus tard dans le génial "Un air de famille" sans parler du récent et remarquable "Comme une image".
   
Bernard Sellier