A Cure for life, (A cure for wellness), film de Gore Verbinski

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

A cure for life,
     (A cure for wellness),      2017,  
 
de : Gore  Verbinski, 
 
  avec : Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth, Ivo Nandi, Harry Groener, Adrian Schiller, Celia Imrie,
 
Musique : Benjamin Wallfisch


 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

 
Lockhart (Dane DeHaan), employé par une entreprise de services financiers sur le point d'être rachetée, est envoyé dans une clinique suisse afin de ramener coûte que coûte un ancien membre dirigeant, Roland Pembroke (Harry Groener). Le jeune homme arrive à destination, mais, victime d'un accident de voiture, il est contraint de demeurer dans l'établissement dirigé par le docteur Volmer (Jason Isaacs)... 
 
 Jusque là cantonné aux films d'aventures maritimes ("Pirate des Caraïbes") ou westerniennes ("Lone Ranger"), Gore Verbinski s'essaie ici au film d'épouvante. C'est donc, dans tous les sens du terme, une (longue) histoire de fou que nous offre le réalisateur. Avec, à la clé, des références diverses. Tout comme à la manière du "Traitement de choc" d'Alain Jessua tourné en 1973 par Alain Delon. On trouve également de nombreux points communs avec le troublant "Morts suspectes", dans lequel se débattait la fragile Geneviève Bujold. Mais le spectateur ne pourra également s'empêcher d'évoquer le souvenir du traumatisant "Shutter island" de Martin Scorcese. Et ce ne sont là que quelques unes des oeuvres dont le souvenir ressurgit à la vision de cette histoire tordue à souhait. Car se mêlent, dans le scénario, d'innombrables thèmes dont la juxtaposition est parfois hasardeuse. Dans le désordre : la quête du bonheur, la pollution psychique causée par le capitalisme et la poursuite effrénée de la réussite, la quête de l'immortalité, le pouvoir des légendes, la soumission de l'être humain à une puissance officielle (en l'occurrence le médecin)... Ballotté entre toutes ces composantes, le pauvre héros (si l'on peut dire !) en voit de toutes les couleurs aussi bien physiquement que psychiquement, et, conséquence logique, il en est de même pour le spectateur qui, par moments, navigue sans repères dans les tourbillons agités d'un scénario retors et pas toujours très limpide. 
 
 Le principal handicap du film est sa longueur (2h30 environ), qui installe, de ce fait, des plages languissantes, préjudiciables à l'intensité dramatique générale. L'aspect positif de la création repose sur des décors glaçants et quelques scènes particulièrement impressionnantes (l'immersion dans le caisson aquatique d'isolation sensorielle, la séance chez le 'dentiste', ou encore la 'transfusion', par exemple). Le choix de Jason Isaacs peut être discuté. Doté d'un visage extrêmement typé dans son expression, il se voit obligatoirement catalogué d'emblée comme le méchant de l'histoire... ce qu'il est réellement. Ce n'est pas foncièrement dérangeant, car le scénario ouvre suffisamment de pistes pour provoquer des bouffées d'égarement bienvenues. Mais tout de même, peut-être aurait-il été judicieux de choisir un acteur au physique moins orienté...
   
Bernard Sellier