DaVinci code, film de Ron Howard, commentaire

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DaVinci code,
     2006, 
 
de : Ron  Howard, 
 
  avec : Tom Hanks, Audrey Tautou, Jean Reno, Ian McKellen, Paul Bettany, Jürgen Prochnow, Alfred Molina, Etienne Chicot, Jean-Pierre Marielle,
 
Musique : Hans Zimmer


 
Jacques Sauniere (Jean-Pierre Marielle), conservateur au musée du Louvre, est assassiné par un fanatique, Silas (Paul Bettany). Avant de mourir, il a le temps de tracer sur son corps des symboles mystérieux. Pendant ce temps, Robert Langdon (Tom Hanks), professeur de symbolisme religieux, donne une conférence à Paris. Le commissaire Bezu Fache (Jean Reno) l'informe du crime qui vient d'être commis, et lui demande son assistance pour décrypter les signes. Alors que les deux hommes se trouvent auprès de la dépouille, survient Sophie Neveu (Audrey Tautou), envoyée par le service de cryptologie. Elle parvient à informer discrètement Robert qu'il est en danger, le policier étant persuadé qu'il est l'assassin. Langdon s'enfuit avec la jeune femme... 
 
 N'ayant pas encore cédé aux sirènes du matraquage médiatique qui a propulsé le livre aux sommets de la popularité, c'est avec l'innocence de l'ignorant que j'ai visionné le film. Après deux heures trente de projection, le premier commentaire qui surgit est celui-ci : tout ça pour ça ? Parce que, quelle que soit la qualité du livre, ce qui en a été tiré cinématographiquement est assez affligeant ! Il y a des réalisations qui se distinguent par leurs "qualités" intrinsèques, "bonnes" ou "mauvaises". Que l'on se sente en harmonie ou en opposition avec certains choix ("La passion du Christ" ou "Alexandre" en sont de bons exemples récents), il est impossible de dénier à Oliver Stone ou surtout à Mel Gibson d'avoir délibérément choisi des partis-pris extrêmes et dérangeants. 
 
 Dans le cas présent, le film de Ron Howard pourrait se définir par une suite de "ni, ni...". Ce qui nous est présenté n'est ni un film policier, ni une oeuvre de réflexion, ni un pamphlet subversif, ni un délire aventureux. Bien trop poussive et banale pour entrer dans la première catégorie, bien trop primaire pour effleurer la seconde, bien trop fouillis pour dénoncer quoi que ce soit et briller dans la troisième, bien trop pâle pour flirter avec la quatrième, l'histoire est une sorte de croisement improbable entre une aventure de Tintin modernisée et un épisode des "5 dernières minutes" ("mais c'est bien sûr..."). Malgré son talent inné, Tom Hanks est fort peu crédible en professeur spécialiste du symbolisme. Il est utile de préciser qu'il semble s'ennuyer profondément ! Son personnage, ballotté de ci de là au gré des péripéties, ne parvient jamais à affirmer une individualité saillante. Jean Reno, lui, est quasiment transparent. Sophie s'en tire légèrement mieux, mais les deux figures qui s'imposent, sont incontestablement celles de Sir Leigh Teabing (Ian McKellen) et de Silas, en obsédé meurtrissant sa chair pour atteindre l'harmonie christique. Malheureusement, cela est loin de suffire pour extirper l'ensemble d'un fatras inextricable, qui prend, au fur et à mesure de la progression narrative, l'allure de sables mouvants.  
 
 Non seulement on ne comprend pas grand chose à cet affrontement bi-millénaire de l'Opus Dei, du Vatican, du Prieuré de Sion, des Templiers, d'Isaac Newton..., mais surtout, l'absence de maîtrise de la trame fait que l'on s'en contrefiche désespérément ! Les séquences "actives" sont quasiment sans intérêt (quelques poursuites ou revolvers braqués). Ce qui est plus grave, c'est que, pour couronner le tout, d'interminables explications viennent casser le peu de rythme qui, parfois, tentait de ranimer l'énergie vacillante de l'aventure. C'est verbeux, assommant, long, ennuyeux à mourir, aussi clair que du jus de boudin, souvent à la limite du ridicule, et... sans humour ! Quitte à partir dans des délires extravagants, que ce soit au moins divertissant ! Spielberg nous en a fourni un sacré bon exemple, avec sa quête du Graal, façon Indiana Jones («I.J. & la dernière croisade»). Le livre de Dan Brown n'a certainement pas de mal à se montrer plus enthousiasmant que cette ratatouille catarrheuse ! Force est souvent de constater que les ouvrages enivrants donnent parfois naissance à des adaptations pour le moins misérables. Il suffit de considérer les mises en images affligeantes du «Comte de Monte-Cristo» ou des «Rivières pourpres»... Deux exemples extrêmes parmi des centaines... 
 
 Pour ceux qui s'intéressent sérieusement à d'autres explications que celles fournies par les Conciles ou la tradition Vaticane, plusieurs voies sont à explorer. Tout d'abord les «ouvrages» de Rudolf Steiner, au premier rang desquels : les 4 évangiles et «De Jésus au Christ». Ensuite les évangiles apocryphes (ex. «Évangile de Thomas»). Egalement des «visions» d'auteurs, tels Anne & Daniel Meurois-Givaudan. Enfin, pour ce qui est des mystérieuses activités de l'Opus Dei et autres Prieuré de Sion, la lecture du «Livre jaune N°5» & du «Livre jaune N°6» (Éditions Felix) apportera des hypothèses passionnantes à défaut d'êtres sûres à 100%...  
 
 P.S. Une curiosité à déguster... Un spécialiste japonais a reconstitué électroniquement les voix de Léonard de Vinci et de Mona Lisa... Décidément, le progrès technique nous réserve bien des surprises. D'ici qu'on nous fasse réapparaître un Jésus reconstitué à partir d'une molécule ADN, il n'y a pas loin !!!
   
Bernard Sellier