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Dead for a dollar,
      2022, 
 
de : Walter  Hill, 
 
  avec : Christoph Waltz, Willem Dafoe, Rachel Brosnahan, Brandon Scott, Warren Burke, Benjamin Bratt,
 
Musique : Xander Rodzinski


 
1897. Le chasseur de primes Max Borlund (Christoph Waltz) est chargé par un homme influent, Martin Kidd (Hamish Linklater), de récuper son épouse, Rachel (Rachel Brosnahan), kidnappée par un déserteur noir de l'armée, Elijah Jones (Brandon Scott). Max part en chasse avec un soldat, ancien ami d'Elijah, Alonzo Poe (Warren Burke). Très vite, Max se rend compte que Rachel est partie de son plein gré...

  Le spectateur retrouve d'emblée tous les codes du western traditionnel : les grands espaces, la musique, les trognes plus ou moins patibulaires, les saloons, les fusillades, bref, toute la panoplie que l'on est endroit d'attendre. L'intrigue en elle-même, écrite en partie par le réalisateur, se révèle d'une lisibilité parfaite. Les enjeux sont clairs, les affrontements logiques, les inimitiés aussi tenaces que graphiques. Nous avons même droit à une personnalité de femme forte et indépendante, qui n'est pas si courante à cette époque, et qui évoque bien sûr la solide Cornelia Locke de la récente et excellente série «The English». Tous les ingrédients semblent donc réunis pour donner naissance à un western capable de réconcilier les jeunes spectateurs avec ce genre passé de mode. Pourtant, bien que l'on s'ennuie pas, car aucune scène inutile ne vient perturber la narration, c'est un sentiment de déception qui clôt cette vision. La lisibilité louable de l'intrigue tire souvent vers le simplisme. Les dialogues ne brillent pas par leur originalité, et, après avoir traversé l'univers complexe et déjanté de Quentin Tarentino dans «Inglorious basterds» ou «Django unchained», l'excellent Christoph Waltz a dû se sentir un peu frustré par ce rôle primaire et convenu. Il en est de même pour Willem Dafoe, qui ne semble pas vieillir, et qui hérite d'un rôle pour le moins restreint. Les affrontements eux-mêmes sont là pour le spectacle, mais ils se révèlent d'une franche banalité. Tout cela se regarde sans déplaisir, mais il en faut beaucoup plus pour réhabiliter les spectateurs avec le western.
   
Bernard Sellier