Disparue, série de Charlotte Brändström, commentaire

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Disparue,
      Saison 1,      2015
 
de : Charlotte  Brändström, 
 
avec : Alix Poisson, François-Xavier Demaison, Pierre-François Martin-Laval, Laurent Bateau, Alice Pol, Léo Legrand,
 
Musique : Frans Bak


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
L'anniversaire de Léa Morel (Camille Razat) coïncide avec la fête de la musique. Elle sort en boîte avec sa cousine Chris (Zoé Marchal) et doit rentrer au petit matin avec son frère Thomas (Maxime Taffanel). Mais elle ne réapparaît pas. Fous d'inquiétude, ses parents Florence (Alix Poisson) et Julien (Pierre-François Martin-Laval) avertissent la police...

 Le point de départ est plus que classique, de même que l'enquête policière qui commence mollement. Les fidèles spectateur de "Faites entrer l'accusé" ne seront pas déroutés. Mais ce n'est pas parce que l'originalité du concept est faible que la série se révèle inintéressante. Bien au contraire. Nous avons là un exemple flagrant qu'il est tout à fait possible de construire une création de qualité à partir d'éléments mille fois vus.

 Le premier élément qui frappe est la qualité visuelle de la réalisation. Nous ne sommes pas dans les téléfilms lambda qui fleurissent sur le petit écran, mais dans un véritable film, même si la réalisatrice n'a oeuvré que pour la télévision. Décors, atmosphère et photographie sont particulièrement soignés et réalistes. Quant à la fusion des deux composantes majeures, à savoir l'enquête elle-même et les conséquences psychologiques dévastatrices sur l'entourage de la morte, elle est tout simplement exceptionnelle. L'équilibre est tenu de bout en bout entre un suspense d'une efficacité redoutable et une analyse subtile et fouillée des perturbations intérieures vécues par les proches. Tous les types de répercussions sont évoqués : le désespoir, la colère, la culpabilisation, l'acharnement de connaître la vérité, les suspicions, les tentatives de se substituer à une police jugée impuissante... Mais l'intégralité de ces facettes vues et revues est traitée avec une telle justesse maîtrisée (il y a deux femmes scénaristes et une femme réalisatrice, cela se ressent) que le spectateur ne peut qu'entrer en empathie avec tous ces personnages souffrants et émouvants. L'art des scénaristes réside également dans sa capacité à offrir aux différents protagonistes des présences elles aussi très équilibrées. Les acteurs sont tous profondément investis dans leurs incarnations, et dire que la construction dramatique est d'une tenue sans faille relève de la pure évidence. 

 Une réussite majeure qui se hisse sans peine au niveau de "Broadchurch", "Hierro" ou "Happy Valley"...
   
Bernard Sellier