Elysium, film de Neill Blomkamp, commentaire

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Elysium,
       2013, 
 
de : Neill  Blomkamp, 
 
  avec : Matt Damon, Jodie Foster, Sharlto Copley, Diego Luna, Alice Braga, Wagner Moura,
 
Musique : Ryan Amon


   
En 2154, la terre est devenue hyper polluée et n'abrite plus qu'une population misérable. Dans le cosmos, une station spatiale édénique, Elysium, a été créée afin d'abriter des éléments humains soigneusement choisis. Le jeune Max (Matt Damon), après une période de délinquance, travaille maintenant à Los Angeles dans une usine dirigée par le puissant John Carlyle (William Fichtner). Un jour, il est mortellement irradié à la suite d'un accident... 
 
   Le monde futuriste qui fascine Neill Blomkamp n'est décidément pas rose. Ce qui ne signifie pas qu'il soit irréaliste. La séparation inéluctable de l'humanité en deux franges bien distinctes n'est pas nouvelle. Dans l'histoire qui nous est contée ici, la subtilité n'est pas de mise. Il y a d'un côté les nantis, les "purs", qui cherchent par tous les moyens à maintenir leur eden inviolé, et, de l'autre, la masse des humains réduits à l'état d'esclaves ou de bétail méprisable. Le rendu cinématographique de l'enfer qu'est devenu Los Angeles est tout à fait convaincant. Il en est de même pour l'anneau spatial Elysium. Le regret est d'autant plus grand de voir que l'utilisation de ses avancées technologiques et de ses beautés artificielles est réduite à sa plus simple expression. Le réalisateur a en effet concentré son récit sur une suite de combats titanesques qui relèguent l'oeuvre au niveau de ses consoeurs frustes, axées à 90% sur l'action. Du coup, la lutte surhumaine de Max et les motivations classiques des protagonistes affichent une primarité qui ne captive guère le spectateur. Esthétiquement, la réussite est indéniable. Il n'en est pas de même, malheureusement, sur le plan de l'originalité ou même de la dramaturgie pure. Sur un autre plan, le film est aussi l'occasion de s'interroger sur les choix artistiques de Jodie Foster. Il semble bien loin, et, surtout, bien révolu, le temps de l'humanisme du "Petit homme", ou de la poésie ésotérique de "Contact". Ce ne sont pas ses prestations dans "À vif" ou ici, qui enthousiasment l'admirateur que j'étais naguère... Triste...
   
Bernard Sellier