The Event, Saison 1, série de Jeffrey Reiner, commentaire

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The event,
       Saison 1,     2010, 
 
de : Jeffrey  Reiner, 
 
  avec : Jason Ritter, Sarah Roemer, Zeljko Ivanek, Blair Underwood, Laura Innes, Taylor Cole, Scott Patterson, Ian Anthony Dale,
 
Musique : Scott Starrett


   
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

   
Le Président des Etats Unis, Elias Martinez (Blair Underwood), est sur le point de révéler la vérité concernant un groupe de 97 prisonniers, retenus au secret depuis 1944 dans une base secrète d'Alaska. Un attentat contre sa personne est évité de justesse d'une façon très mystérieuse. Pendant ce temps, un jeune informaticien, Sean Walker (Jason Ritter), effectue une croisière avec sa fiancée, Leila Buchanan (Sarah Roemer). Or celle-ci disparaît non moins mystérieusement... 
 
   Au cours de l'épisode pilote, le syndrome "Lost" apparaît, multiplié par 10. Le spectateur a droit à une kyrielle d'allers et retours temporels, qui, par leur brièveté et leur systématisme, font un peu figure de procédé artificiel. Les effets spéciaux semblent un tantinet fauchés. Quant aux personnages, leur charisme immédiat est loin d'atteindre celui des protagonistes de "Lost", de "24 heures" ou de "Fringe". Autant dire qu'il est heureux que le sujet s'annonce assez captivant, car, si le rythme est alerte, le scénario, assez brouillon, semble confondre richesse événementielle et agitation. 

   Par bonheur, scénaristes et monteurs maîtrisent assez rapidement un emballement qui menaçait de virer au foutoir. L'aventure adopte alors une vitesse de croisière saine, entre pics d'action et réflexions de tous ordres. Davantage que les éruptions spectaculaires, ce sont les études psycho-sociologiques qui se révèlent les plus passionnantes. Privé du manichéisme et de la vision réductrice affichés dans la plupart des oeuvres mettant en scène les E.T., le récit dissèque avec intelligence et lucidité les diverses attitudes générées par une foultitude d'événements dramatiques et perturbants, tant sur la race humaine que sur la race extérieure. Les personnages gagnent tous en épaisseur, en humanité, en intensité, les dilemmes cruciaux s'amoncellent, et la multitude de rebondissements, ainsi que l'éventail très large des domaines abordés (archéologie, médecine, ésotérisme, fantastique...), génèrent sans peine une addiction puissante. D'autant plus que les créateurs ont su résister à la tentation des débordements visuels qui sont souvent la marque de ce genre. Dommage tout de même que quelques sauts narratifs, abrupts et voyants, entachent à plusieurs reprises la crédibilité de l'histoire.
   
Bernard Sellier