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Frontière(s),
     (Frontier(s)),       2007, 
 
de : Xavier  Gens, 
 
  avec : Samuel Le Bihan, Karina Testa, Estelle Lefébure, Maud Forget, David Saracino, Aurélien Wiik, Patrick Ligardes,
 
Musique : Jean-Pierre Taieb

   
   
Alors que les élections risquent de faire élire à la Présidence un candidat d'extrême droite, de nombreuses émeutes éclatent. Sami (Adel Bencherif) reçoit une balle. Ses copains, Tom (David Saracino) et Farid (Chems Dahmani) décident de partir pour la frontière belge tandis qu'Alex (Aurélien Wiik) conduit le blessé à l'hôpital en compagnie de la soeur de celui-ci, Yasmine (Karina Testa). Tous quatre se rejoindront quelques heures plus tard pour gagner la Hollande. Tom et Fartid s'arrêtent quelques kilomètres avant la frontière, dans un hôtel isolé. Deux jeunes femmes apparemment très avenantes, Germaine (Estelle Lefébure) et Klaudia (Amélie Daure) les accueillent... 
 
   Difficile d'aligner quelques lignes sensées lorsqu'on sort de cette éprouvante boucherie, à côté de laquelle "La colline a des yeux", "The devil's rejects", "Détour mortel" ou "Wolf Creek" passeraient presque pour d'aimables divertissements anodins. Sur le plan de l'horreur, du sanguinolent et du macabre, l'hésitation n'est pas de mise. C'est du 100% efficace et traumatisant. Autre point positif, si l'on peut dire au vu de ce qui pourrait passer pour nombre de personnes comme une abomination majeure, les acteurs sont, en particulier Karina Testa et Maud Forget, plus que convaincants, soit par leur jeu profondément viscéral (c'est le cas des deux jeunes femmes, soit par leur apparence (le Hans de Joël Lefrançois est impressionnant), soit par les glaçantes réminiscences qu'ils évoquent (le von Geisler de Jean-Pierre Jorris), même si la caricature est relativement hénaurme ! Passons sous silence les apparitions d'Estelle Lefébure, passablement déplacée dans le contexte. Cela dit, que ce soit dans le fond ou dans la forme, le film n'apporte pas grand chose de neuf dans le genre, et, si l'on excepte la rage du réalisateur qui est manifeste, il n'en demeure pas moins que les amateurs ont déjà vu cent fois les séquences qui se succèdent à un rythme stressant. Quant aux idéaux nazis de la pureté raciale, servis en parallèle de l'élection présidentielle d'un extrême-droitiste, ils prennent l'apparence d'un symbolisme primaire fort peu inspiré. L'évidence est là : il est bien difficile d'apporter un sang neuf (le terme est adéquat !) dans le genre épouvante ou gore. Est-ce regrettable ? À chacun de donner sa réponse...
   
Bernard Sellier