Guet-apens, film de Sam Peckinpah, commentaire

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Guet-apens,
     (The getaway),      1972, 
 
de : Sam  Peckinpah, 
 
  avec : Steve McQueen, Ali MacGrew, Ben Johnson, Sally Struthers, Al Lettieri, Slim Pickens,
 
Musique : Quincy Jones

 Ne pas lire avant d'avoir vu le film.
 

 
Doc McCoy (Steve McQueen) purge une peine de dix ans d'emprisonnement pour braquage. Au bout de 4 ans, sa demande de liberté est refusée. Grâce à l'intervention de sa femme Carol (Ali MacGrew), il parvient à obtenir que le puissant Jack Beynon (Ben Johnson) le fasse libérer. Pour payer sa dette, il doit organiser le casse d'une banque. Mais tout ne se déroule pas comme prévu...
 
 Les années 70 marquent l'époque des grandes réalisations de Sam Peckinpah. Entre le tragique «Chiens de paille» et le sombrissime «Croix de fer», le créateur de «La horde sauvage» s'offre un road movie, certes parsemé de tueries, mais finalement assez décontracté et lumineux. D'une part grâce au couple aussi glamour que mythique formé par le magnétique et charmeur Steve McQueen et la sculpturale Ali MacGrew, mais aussi par un happy end final qui ne manque pas de surprendre si on le compare à ceux de «Thelma et Louise» ou de «Butch Cassidy let le kid». La mise en scène se montre relativement moderne et dynamique. L'histoire, fondée sur un concept très linéaire, n'apporte pas de surprises exceptionnelles. Le couple doit échapper à la fois à la police et aux commanditaires qui ne sont pas très fair-play, avec ce que cela sous-entend de guet-apens et de péripéties diverses (la fuite dans le camion à ordures...) ! Ce qui surprend le plus aujourd'hui est peut-être l'absence totale de données psychologiques concernant les deux tourtereaux. Nous ne savons strictement rien de leur intimité, de leurs espoirs, de leurs pensées. On a l'impression d'avoir devant nous deux êtres transparents, sans épaisseur, qui n'existent que par référence aux évènements qu'ils traversent et seulement durant cent minutes. Ils sortent de nulle part et se dirigent vers un inconnu qui est nulle part. Ils composent une sorte d'archétype diaphane de la jeunesse insouciante et libertaire. C'est assez déstabilisant et un peu frustrant...
   
Bernard Sellier