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L'invraisemblable vérité,
     (Beyond a reasonable doubt),     1956, 
 
de : Fritz  Lang, 
 
  avec : Dana Andrews, Joan Fontaine, Philip Bourneuf, Sidney Blackmer, Arthur Franz, Edward Binns,  
 
Musique : Herschel Burke Gilbert

  
   
Un condamné à mort est exécuté sur la chaise électrique. Le Procureur Roy Thompson (Philip Bourneuf) avait obtenu cette peine, bien qu'aucune preuve formelle n'ait été produite pendant le procès. Tom Garrett, auteur d'un livre à succès, assistait à l'exécution, à la demande de son futur beau-père, Austin Spencer (Sidney Blackmer), directeur d'un journal et fervent adversaire de la peine capitale. Austin rêve d'un moyen de prouver qu'il est tout à fait possible de condamner à mort un innocent. Une jeune danseuse, Patty Gray, ayant été étranglée, et la police ne possédant aucune piste, Tom accepte de se présenter comme un coupable, et Austin l'aide à fabriquer des preuves... 
 
    Le film repose sur un scénario humaniste particulièrement concis, et la réalisation ne s'embarrasse d'aucune fioriture. Quelques personnages clés, quelques idées fortes, et une bonne petite dose de suspense, avec, à la clé, un dénouement que l'on retrouvera dans nombre d'oeuvres postérieures («Faute de preuves», «Sens unique», «Peur primale»...). Si le sujet passionne, si la concentration narrative procure une efficacité certaine au propos, force est de reconnaître que l'ascétisme affiché dans la caractérisation psychologique des personnages provoque une certaine frustration. Sans compter que Dana Andrews, certes bien choisi pour son ambiguïté physique, n'est pas un modèle d'expressivité, et que les raccourcis scénaristiques sabordent ponctuellement l'implication émotionnelle du spectateur...
   
Bernard Sellier