Iron Man, film de Jon Favreau, commentaire

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Iron man,
      2008, 
 
de : Jon  Favreau, 
 
  avec : Robert Downey Jr., Jeff Bridges, Terrence Howard, Gwyneth Paltrow, Jon Favreau, Clark Gregg, Leslie Bibb,
 
Musique : Ramin Djawadi

  
   
Tony Stark (Robert Downey Jr.) a hérité de son père la direction de l'entreprise d'armement la plus performante du monde : Stark Industries. Au cours d'un voyage en Afghanistan, le convoi militaire dans lequel il se trouve est attaqué et décimé par un chef de guerre local. Il se retrouve seul, prisonnier, et reçoit l'ordre de fabriquer le missile Jericho, nouveauté ultra performante qu'il était venu présenter aux autorités militaires américaines sur le terrain. Aidé d'un autre prisonnier, Yinsen (Shaun Toub), il se met au travail, mais l'objet qu'il conçoit n'est pas tout à fait celui que ses ravisseurs attendent... 
 
   Le début du film surprend quelque peu, même si "Spider-Man", "Superman" ou certains autres "Heroes" nous ont déjà donné l'habitude de voir cohabiter l'homme très ordinaire et le super-défenseur de l'humanité dans la même coque physique. Entre humour, facéties et épisodes guerriers purs et durs, le spectateur ne sait pas trop à quelle sauce va être accommodé le plat servi. Dans le cas présent, Robert Downey Jr., que l'on n'aurait pas vraiment attendu dans ce type de superproduction, endosse à l'origine une personnalité qui lui sied en revanche particulièrement bien, à savoir le dandy superficiel, un brin farceur, qui fuit les remises de trophées pour jouer au casino et, occasionnelllement, draguer la jolie journaliste (Leslie Bibb), venue l'interviewer. Mais bientôt, par la force des événements, l'être intérieur s'éveille en lui, prend conscience de ses actions passées, et entreprend, grâce à son génie créateur, une croisade pour corriger, si l'on peut dire, les tirs passés, ce qui n'est évidemment pas du goût des actionnaires ou des profiteurs de guerre. Tout cela est estimable, et l'on peut même se réjouir du fait que l'oeuvre évoque, encore que très superficiellement, le double jeu des marchands d'armes qui, très obligeamment, fournissent en matériels les camps adverses, histoire de faire croître leurs bénéfices de manière exponentielle. Il sera bon, à ce point de vue, de se (re)plonger dans les passages du "Livre jaune n° 5", qui décrit avec force détails cette pratique aussi immémoriale qu'immonde. Mais, si l'on peut apprécier le fait que les scénaristes n'ont pas inondé leur création d'une overdose d'actions apocalyptiques, et que "l'hénaurme" ait été (relativement) contenu, il est tout de même regrettable qu'ils n'aient pas fait preuve d'un peu plus de subtilité et d'inventivité dans un affrontement final très conventionnel et basique.  
 
   Ce "Robocop" modernisé et universalisé se révèle une aventure plaisante, parfois surprenante, mais dont les aspects hybrides ne sont pas suffisamment amalgamés pour générer un enthousiasme vibrant.
   
Bernard Sellier