Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Le jaguar,
     1996, 
 
de : Francis  Veber, 
 
  avec : Jean Reno, Patrick Bruel, Harrison Lowe, Danny Trejo, Patricia Velasquez, Roland Blanche, Alexandra Vandernoot,
 
Musique : Vladimir Cosma

  
   
Un célèbre chaman amazonien, Wanù (Harrison Lowe), en tournée européenne, fait une halte très médiatisée à Paris. Il fait fortuitement la rencontre, dans un ascenseur, de François Perrin (Patrick Bruel), qui cherche désespérément comment rembourser une grosse dette de jeu à des truands. Wanù ne quitte plus François d'une semelle... 
 
   Dans la lignée des réussites majeures de Francis Veber réalisateur, ( "La chèvre", "Les compères", "Le dîner de cons" ), ou scénariste ( "L'emmerdeur", "Le grand blond avec une chaussure noire"... ), ce film est un peu mal aimé, voire méprisé. Pourtant, il ne manque pas d'intérêt, loin de là. Par son scénario, principalement. Certes, l'histoire hésite parfois entre le comique pur et les aventures exotiques, mais le mariage s'installe progressivement avec bonheur, offrant aux deux protagonistes, très différenciés comme à l'habitude ( le baroudeur viril et le pleutre calculateur ), un écrin profondément original, aussi bien par le thème fondamental que par les magnifiques décors amazoniens. 
 
   Aussi farfelue que cette fable paraisse au premier abord pour qui n'est pas familiarisé avec le chamanisme, cette bataille improbable entre deux chamans est loin d'être une fiction. Il suffit pour s'en convaincre de lire certains récits, par exemple " Femme chamane" de Lynn V. Andrews, pour être convaincu que cette forme de sagesse et de connaissance ancestrale s'accompagne souvent d'un pouvoir égotique pas franchement altruiste. 
 
   Soutenu par une musique toujours superbe de Vladimir Cosma, le récit nous offre un dépaysement somptueux qui s'accompagne d'un petit message écologique judicieux. Patrick Bruel et Jean Reno sont tout à fait convaincants dans l'incarnation de ces deux personnalités aussi opposées dans leurs fondements que complémentaires pour notre plaisir de cinéphile. De quoi largement réhabiliter cette oeuvre sympathique, insolite et intelligemment humoristique.
   
Bernard Sellier