Juncture, film de James Seale, commentaire, site Images et Mots

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Juncture,
          2009, 
 
de : James  Seale, 
 
  avec : Kristine Blackport, Jason Coviello, Diana Dresser, Charles Thomas Doyle, Rod Elisha, 
 
Musique : Neal Acree


   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

   
Anna Carter (Kristine Blackport) est une charmante jeune femme qui travaille pour la fondation caritative du milliardaire Jonathan Lamont (John Hutton). Mais à côté de ses fonctions officielles, elle conduit des opérations pour le moins suspectes. 
 
   En fait, disons-le tout de suite, elle s'est donné pour mission d'exécuter les criminels qui échappent à la justice. Le concept n'est pas nouveau, depuis «Un justicier dans la ville» et les innombrables «Revenge» en tous genres qui ont fleuri depuis. La méthode de l'œil pour œil est déjà plus que douteuse sur le plan moral, mais, le plus souvent, les scénarios tentent tant bien que mal de justifier les actes vengeurs par une agression originelle sauvage. Ici, l'histoire ne prend même pas cette peine. D'emblée Anna se pose en exécutrice et ses châtiments sont d'une basicité extrême. Nous sommes à mille lieues des sophistications utilisées par la Villanelle de «Killing Eve». Dans le cas présent, c'est du brut de décoffrage. Puis, les deux premières punitions infligées, le récit quitte cette voie radicale pour nous entraîner dans la souffrance d'Anna, atteinte d'une tumeur cérébrale inopérable, histoire de nous faire ressentir une empathie certaine pour cette pauvre jeune femme qui n'a plus que deux mois à vivre. La manipulation est tellement voyante, les exécutions sont amenées avec une telle gratuité - le spectateur ne saura jamais comment elle a eu connaissance de tous ces coupables -, que l'artificialité de l'œuvre transpire par tous ses pores. Qui plus est c'est filmé très platement, c'est mal joué, ou mal doublé, voire les deux, mais il faut dire que les acteurs ne sont guère, aidés dans cette histoire grossièrement bâtie, par des dialogues totalement insipides. Il n'y a quasiment rien à sauver dans cette entreprise disponible sur Amazon Prime. 
   
Bernard Sellier