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K-pax,
        2001, 
 
de : Iain  Softley, 
 
  avec : Kevin Spacey, Jeff Bridges, Alfre Woodard, Mary McCormack, David Patrick Kelly, Saul Williams, Peter Gerety,
 
Musique :  Edward Shearmur

   
   
Le docteur Mark Powell (Jeff Bridges), psychiatre new-yorkais, reçoit un jour dans son service un homme étrange, qui dit se nommer Prot (Kevin Spacey). Celui-ci ne tarde pas à se révéler un cas extraordinaire. Non parce qu'il prétend venir d'une lointaine planète, K-Pax, située dans la constellation de la Lyre, mais parce qu'il épate un certain nombre de scientifiques, dont Steve (), beau-frère de Mark et astronome éminent, par ses connaissances scientifiques. Le médecin s'attache de plus en plus à percer le mystère de cet homme hors du commun, quitte à délaisser quelque peu sa femme Rachel (Mary McCormack) et sa fille... 
 
   Voilà tout à fait le genre de sujet casse gueule, ce qui n'empêche pas nullement l'existence de réussites, à l'exemple du "Starman" de John Carpenter, dans lequel, coïncidence ?, Jeff Bridges tenait déjà un rôle de premier plan. C'est en fait une excellente surprise que nous offre Iain Softley, pour ne pas dire une réussite majeure. Avec une maîtrise totale dans le ton, dans le déroulement des événements, dans la construction dramatique, dans la tenue du suspense, le réalisateur suit l'éphémère apparition de cet être étrange, dont l'aura magnétique transformera à jamais ceux qui le côtoient, malades ou thérapeutes. L'intégralité des évolutions narratives et des rebondissements est négociée avec une vraisemblance et une intelligence jamais prises en défaut. Et ce miracle d'équilibre perdure, fait rarissime, jusqu'au dénouement, bien souvent pierre d'achoppement sur laquelle se brisent irrémédiablement les oeuvres de ce type. On se rappelle le twist, pour le moins abracadabrant, qui bousculait avec brutalité la trame emberlificotée de "Mémoire effacée" ou encore l'issue, primaire et radicale de "Birth". Dans le cas présent, le final est un modèle, gorgé d'émotion, d'ambigüité, et de subtilité. Qui plus est, cette aventure interpelle chacun de nous, sans avoir l'air d'y toucher, sur les incapacités fondamentales majeures de l'être humain. La seule (infime) réserve concerne le casting. Le massif Kevin Spacey était-il le choix le plus approprié pour incarner Prot ? Répondre par l'affirmative n'est pas évident. Mais cela est de peu d'importance en comparaison des qualités inhérentes au film.
   
Bernard Sellier