Killing Eve, Saison 2, série de P. Waller-Bridge, commentaire

  Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Killing Eve,
        Saison 2,        2019 
 
de : Phoebe  Waller-Bridge..., 
 
avec : Sandra Oh, Jodie Comer, Fiona Shaw, Sean Delaney, Owen McDonnell, Kim Bodnia,
 
Musique : Keefus Ciancia, David Holmes


 
Saison 1          Saison 3         Saison 4

 Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 La saison 1 se terminait dans le sang, puisque Eve (Sandra Oh) poignardait la redoutable Villanelle (Jodie Comer). Celle-ci se fait hospitaliser à Paris mais disparaît bientôt et revient en Angleterre. Pendant ce temps, Eve réintègre le projet Manderlay, dirigé par Carolyn Martens (Fiona Shaw), destiné à continuer l'enquête sur les "12" mystérieux... 
 
 Le premier épisode génère une certaine crainte. Quelques approximations minimes (un numéro de voiture française commençant par OQ, un placement de la blessée dans une chambre d'hôpital avec un jeune homme... ) font craindre un relâchement des scénaristes. L'intrigue elle-même semble patiner un peu. Mais, à partir de la fin du second épisode, avec une surprise de taille, le spectateur est un peu rassuré. Pourtant, au fil des épisodes, l'impression que l'intrigue se disperse ou se dilue revient périodiquement. De nouveaux personnages apparaissent : la tueuse invisible, un Raymond pour le moins bouseux, un milliardaire mégalomane et asocial, Aaron Peel. Sans oublier la nymphomaniaque Carolyn et le toujours charismatique Konstantin. 
 
 Mais tout cet assemblage ne génère pas la rigueur dramatique qui prévalait dans la première saison. Quelques meurtres originaux viennent pimenter un parcours narratif un peu erratique, qui privilégie les relations psychologiques entre les deux héroïnes. Sur ce plan, la réussite est indéniable. L'histoire explore avec délices le processus évolutif des perturbations psychologiques qui sont susceptibles de transformer un être falot, peureux, manipulable, en une personnalité trouble, profondément perturbée, et meurtrière. Le talent des créateurs est tel qu'ils sont capables de rendre vraisemblables, voire logiques les rebondissements et les dérives les plus improbables. Mais, tout de même, le prédénouement, en forme de "Shining" est limite. Espérons que la troisième saison, prévue pour 2020, ne sombrera pas dans une artificialité qui pointe ici le bout de son nez.

   
Bernard Sellier