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The lovely bones,
         2009, 
 
de : Peter  Jackson, 
 
  avec : Mark Wahlberg, Saoirse Ronan, Rachel Weisz, Susan Sarandon, Stanley Tucci, Michael Imperioli, Anna George,
 
Musique : Brian Eno

  
   
Susie Salmon (Saoirse Ronan), 14 ans, vit heureuse avec ses parents, Abigail (Rachel Weisz), Jack (Mark Wahlberg), sa soeur Lindsey (Rose McIver), et son petit frère Buckley (Christian Ashdale). Mais un jour, elle est attirée dans un guet-apens et assassinée par un voisin de ses parents, George Harvey (Stanley Tucci). Commencent alors, pour ses parents, une douloureuse traversée du désert, et, pour elle, un état de conscience intermédiaire entre l'existence terrestre et la vie céleste... 
 
   Après les réussites grandioses et spectaculaires du "Seigneur des Anneaux" et de "King Kong", le moins que l'on puisse dire est que Peter Jackson choisit un sujet particulièrement casse gueule et une voie narrative déconcertante. Autant, dans un registre assez similaire, "Ghost" jouait la carte franche du thriller cosmico-terrestre, en mariant très habilement passion, drame et comédie, autant la démarche du réalisateur est ici passablement floue. La trame se partage entre séquences "réelles" intimistes, dans l'observation des doutes, angoisses, désespoirs qui accablent chaque membre de la famille, et séquences "éthérées" qui suivent la jeune trépassée en développant visuellement l'univers dans lequel évolue sa conscience perturbée. Autant l'avouer tout de suite, le second domaine n'est pas des plus convaincants ! Même si le Devachan des Théosophes est un lieu dans lequel la conscience libérée peut donner libre cours à tous les désirs et créations terrestres sous une forme aussi réelle pour le défunt qu'illusoire dans l'absolu, les visions que nous propose Peter Jackson ne sont pas un modèle de subtilité, de goût, et le spectateur peut éprouver une difficulté certaine à en appréhender la justification. 
 
   Heureusement, le scénario retrouve une certaine tenue dans la partie "terrestre", en sachant se garder de tomber dans la chasse au criminel classique, se préserver d'un dénouement traditionnel, et en observant avec une émotion judicieusement dosée les comportements des protagonistes. Mais, même dans ce domaine, force est de reconnaître que les personnalités demeurent relativement superficielles, voire, occasionnellement (la grand mère de Susie (Susan Sarandon)), assez horripilantes dans la caricature. 
 
   Une oeuvre originale qui souffle le chaud, le tiède et le froid....
   
Bernard Sellier