Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Les meurtres de Valhalla,
     (The Valhalla murders) ,   Série,     2019,  
 
de : Thordur  Palsson, 
 
  avec : Nína Dögg Filippusdóttir, Björn Thors, Tinna Hrafnsdóttir, Sigurður Skúlason,
 
Musique : Rick Balentine


 
Ne pas lire avant d'avoir vu la série

 
Reykjavik. Un vieux marginal est tué ainsi que, quelques heures plus tard, un investisseur âgé. L'inspectrice Kata (Nína Dögg Filippusdóttir) commence les investigations, tout en étant furieuse de voir que c'est sa collègue Helga (Tinna Hrafnsdóttir) qui a été nommée directrice de la section d'enquête, alors qu'elle s'attendait à être désignée. Contrariété supplémentaire, on lui adjoint un collègue que son chef, Magnús (Sigurður Skúlason), a fait venir d'Oslo pour reforcer l'équipe...
 
 Juste après l'excellente mini-série «Octobre», nous changeons de pays, la photogénique Islande remplaçant le Danemark, mais la thématique est étrangement semblable. Une dramatique histoire mettant en scène des enfants, non plus victimes de leurs familles d'accueil, mais de l'institut Valhalla dans lequel ils ont été placés. À cette similitude s'ajoutent les tensions larvées entre les différents enquêteurs, ainsi qu'un drame familial qui atteint Kata dans la personne de son fils. La bonne nouvelle, c'est que si les sujets se ressemblent, les excellentes qualités de ces séries sont également au rendez-vous. Bien que tous ces personnages, froidure oblige, soient renfermés et taiseux, leur potentiel psychologique est exploité avec talent, et la richesse humaine de la peinture de ce microcosme est présente à tous les niveaux. Une fois encore, et pour notre plus grand plaisir, nous retrouvons une intrigue captivante, riche en émotions, et développée avec autant de rigueur que d'authenticité. Loin d'être des marionnettes agitées par un scénario artificiel, les protagonistes de ce drame sont des êtres tourmentés, rongés par leurs souffrances intérieures, et en permanence faillibles. Les deux derniers épisodes sont particulièrement intenses. 

 On ne peut que féliciter chaleureusement les créateurs d'avoir mis en exergue ce que nombre de gouvernements refusent de voir, en l'occurrence le fait que la pédocriminalité gangrène tous les rouages des états, depuis le prédateur de base jusqu'aux plus hauts responsables. En attendant qu'un film comme «Sound of freedom» soit enfin projeté en France, il est indispensable, pour le bien-être de nos enfants et petits-enfants, de regarder en face ce fléau, et de faire tout notre possible pour l'éradiquer. C'est bien loin d'être le cas, surtout depuis quelques années, alors que les lobbys déviants font le forcing pour que les pédocriminels aient le champ libre. Lorsqu'on voit un magistrat, qui proposait sa fille de douze ans aux pervers des réseaux sociaux, être condamné en appel à de la prison avec sursis, ou encore lorsque des pédiatres sont condamnés par leur conseil de l'ordre pour avoir dénoncé des agressions sexuelles ou des incestes familiaux, il devient incontestable que les hautes instances de nombreux pays, dont hélas la France, font tout leur possible pour dépénaliser cette monstruosité. Heureusement que quelques voix s'élèvent, telles celles de Karl Zero, réalisateur de «Un sur cinq», ou encore celle de la psychologue clinicienne Ariane Bilheran, afin de réveiller des parents qui ne semblent pas prendre conscience de la gravité et de l'universalité du problème. Ils sont pourtant le seul rempart susceptible de protéger l'innocence de leur progéniture.

 Une série captivante, mais surtout indispensable. Sur le plan anecdotique, notons cette caractéristique pour le moins étrange de voir les policiers sans armes, avec un pistolet dissimulé dans un coffre-fort installé dans le coffre de la voiture. Super pratique en cas d'urgence ! Enfin, regrettons une musique de remplissage qui n'est pas vraiment de notre goût...
   
Bernard Sellier