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Sound of freedom,
     2023, 
 
de : Alejandro  Monteverde, 
 
  avec : Jim Caviezel, Mira Sorvino, Cristal Aparicio, Bill Camp, Javier Godino,
 
Musique : Javier Navarrete

 
 (À ce jour, le film est visible sur le site Crowdbunker (21 juillet 2023), sous-titré en français, mais en très mauvaise qualité. Espérons qu'il sera prochainement disponible dans la qualité que le sujet mérite amplement.).
Mais le 24 juillet, le lien ne donne plus accès au film, et une première tentative de vision sur la capture d'écran faite permet de constater que le sous-titrage français, catastrophique (phrases décalées, incompréhensibles), disparaît au bout de 30 minutes ! Nous remettrons donc la fin du commentaire à plus tard, lorsque le film sera visible dans des conditions correctes. La note actuelle de 6 étoiles a donc uniquement trait à l'importance du sujet traité et non à la qualité de l'œuvre.

 
Le film visite, avec une fidélité plus ou moins grande, une partie des actions menées par un ancien agent spécial du département américain de la Sécurité intérieure, Tim Ballard (Jim Caviezel), fondateur et PDG de «Operation Underground Railroad», pour sauver des enfants des réseaux de trafiquants d'êtres humains. En particulier la jeune fillette Rocio (Cristal Aparicio) kidnappée à l'occasion d'une pseudo audition artistique...
 
 Incroyable aventure que la genèse de ce film. Écrit en 2015, il devait sortir en 2018 en Amérique latine, mais n'a finalement été projeté qu'en 2023 aux États-Unis, alors qu'à ce jour (23/07/2023) il n'a toujours pas trouvé de distributeur en France. Ce black-out fait penser à la difficulté qu'a eue Karl Zero pour sortir son documentaire «1 sur 5», ou encore aux déboires de Jean-Pierre Mocky, pour son film «Les ballets écarlates», d'abord interdit totalement, puis autorisé et téléchargeable dans une copie exécrable sur YouTube, mais jamais diffusé en salles (ce qui est peut-être heureux étant donné la nullité du film !). Quoi qu'en disent certains commentateurs, il est évident que la dénonciation de la pédophilie est dérangeante dans de nombreux pays, dont malheureusement la France. Quelques personnalités, parmi lesquelles Mel Gibson, Jim Caviezel, Ashton Kutcher, ont le courage de dénoncer ce crime organisé, mais un très grand nombre de sommités pèsent de tout leur poids pour convaincre la population que tout cela est une histoire montée de toutes pièces par les méchants «complotistes». Il faut vraiment, soit avoir le cerveau bien ramolli, soit être un adepte de ce genre de perversité déviante, pour se persuader et vouloir convaincre les autres, que Marc Dutroux ou Jeffrey Epstein étaient des exceptions aujourd'hui totalement disparues.

 Passons sur les commentaires abjects d'un journal comme «Le Parisien», qui affiche clairement sa conviction que toute cette dénonciation relève du complotisme, et concentrons-nous sur le film lui-même. De façon beaucoup plus sérieuse et documentée, un article paru sur le site rollingstone.com insiste sur le fait que le film donne «une "fausse perception" de la traite des enfants qui, selon les experts, pourrait nuire davantage aux vraies victimes». Nous ne discuterons pas de cette appréciation qui a au moins le mérite de ne pas minimiser le problème et de ne pas cataloguer d'emblée l'œuvre comme une élucubration de fêlés.

 Avant même de visionner le film, la première réaction spontanée d'une personne saine devrait être de se féliciter de voir dénoncées des pratiques aussi odieuses et criminelles, qui traumatisent à vie les malheureux enfants qui en sont victimes. Cette souffrance est particulièrement bien exposée dans le film en grande partie autobiographique d'Andrea Bescond, «Les chatouilles». D'autres œuvres ont abordé ce sujet douloureux, parfois de manière intime et très émouvante («Trade, les trafiquants de l'ombre», ou encore «Human trafficking»), parfois de façon plus superficielle et spectaculaire («Taken»). Il est d'ailleurs intéressant de se demander pourquoi la diffusion des deux premiers films cités, ou encore de la série «Matrioshki», n'ont posé aucun problème à l'époque où ils sont sortis, et pourquoi «Sound of freedom» suscite autant de commentaires haineux et d'oppositions féroces à sa vulgarisation ! La raison la plus évidente, et qu'il est difficile de contester, réside dans le fait que de puissants mouvements militent en ce moment pour la libéralisation de la pédophilie, ce qui est dramatique pour l'avenir de la jeunesse. Il suffit de voir la promotion effrénée des cours sexuels dans les écoles, destinée à éradiquer toute accusation de pédophilie, puisque les ados seront censés avoir reçu des informations leur permettant d'effectuer un choix responsable. Une honte absolue !

 Il y a en fait trois façons d'aborder un tel sujet : la façon quasi documentaire, même si ce sont des acteurs qui remplacent les véritables protagonistes, la façon dramatico-fictionnelle à l'image de «Human trafficking», et enfin la façon purement spectaculaire, comme c'est le cas pour «Taken». Dans quelle catgorie se place le fils d'Alejandro Monteverde ? C'est difficile à dire. Il y a bien sûr un fond documentaire, puisque Tim Ballard, ancien de la CIA, a participé personnellement aux enquêtes et aux sauvetages des enfants. Nous le suivons à travers diverses actions en Californie, à Cartagène, en Colombie.

 MISE À JOUR DU 16 NOVEMBRE 2023 :

 Le film vient donc d'être distribué en France hier. Disons-le tout de suite, ce n'est pas le thriller de la décennie, voire même de l'année. Même s'il dure un peu plus de deux heures, cela est bien trop court pour éviter les raccourcis scénaristiques dans un récit très linéaire. Mais l'œuvre n'est pas du tout le navet qu'ont vu certains critiques. L'esthétique grisâtre, avec des couleurs désaturées, est en parfaite adéquation avec le désir de ne pas livrer un visuel ripoliné, comme dans les créations qu'on a l'habitude de voir. Dans un film de ce genre, ce qui interpelle avant tout est le fond. Il est d'ailleurs important de rester jusqu'à la fin du générique, puisque Jim Caviezel y intervient dans un monologue vibrant sur l'importance d'œuvrer pour l'éradication ou tout au moins la diminution de ce fléau mondial.

Lorsqu'on sort de la séance, une question se pose immédiatement. Pour quelles obscures raisons ce film a-t-il autant fait polémique ? C'est d'autant plus incompréhensible que ne sont visés, dans le récit, que quelques groupuscules d'Amérique centrale, ou de Colombie, criminels notoires travaillant aussi bien dans la drogue que dans l'esclavage. En fait, j'ai l'impression que la source de toute cette agitation réside dans le fait que Mel Gibson, le producteur, et Jim Caviezel sont catégorisés extrême droite complotistes. Nous sommes donc dans la même situation qu'en France, où un programme, une idée, proposés par le Front National, est forcément abominable et doit être combattue. C'est affligeant de bêtise. Il est évident que l'esclavage moderne, et, à l'intérieur de celui-ci, la traite des enfants est un fléau que n'importe quel humain digne de ce nom doit combattre. Bien sûr, nous ne sommes pas en France dans la situation des Philippines, ou des pays d'Amérique centrale, et nombre de parents doivent considérer ces drames comme réservés à de lointains pays sous-développés. Mais n'oublions surtout pas qu'en France, en 2023, tout est préparé pour que la pédocriminalité soit banalisée dans les années à venir. Et que celle-ci est développée dans tous les milieux, jusque dans les hautes instances de l'état. Même si, pour les critiques, le film est médiocre, il devrait être défendu de toutes nos forces pour l'avertissement qu'il donne aux esprits endormis par de fausses sécurités.

 Certains commentaires interpellent. Par exemple, sur la page Allociné consacrée au film, l'extrait du commentaire de Télérama : «Le principal souci est plus prosaïque : il s’agit simplement d’un authentique nanar à l’héroïsme daté, long, lourd, moche et manichéen.» Manichéen ? Mais bon sang, s'il y a un domaine où la demi-mesure n'existe pas, c'est bien celui de la traite d'enfants ! Il y a d'un côté ceux qui les martyrisent soit pour le sexe, soit pour l'argent, et, en face d'eux, ceux qui tentent de les arracher à cet enfer. Je ne vois pas quelle demi-mesure il peut y avoir ici. Que l'on regrette, en tant que cinéphile, l'absence des qualités qui font d'un film une œuvre digne des Oscars, c'est admissible. Mais que l'on condamne, sans une once d'humanité ou de hauteur de vue, une dénonciation courageuse et indispensable, c'est tout de même très suspect quant aux motivations profondes des pourfendeurs. Il faut être d'une naïveté abyssale, ou d'une complaisance totale, pour ignorer que les Jeffrey Epstein, les Cohn-Bendit, sont partout dans le monde, et dans les plus hautes sphères des états. Sans parler, évidemment, de tous ceux qui pullulent dans la société. C'est à chaque parent de protéger ses enfants, car il est clair que les législateurs et les juristes se dirigent vers une banalisation de ces crimes abjects. Il suffit de voir que des pédiatres sont condamnés par leurs Conseils de l'Ordre pour avoir dénoncé des abus sexuels intrafamiliaux. Une honte !

 Il est évident que la note du film concerne son utilité et non sa qualité cinématographique.
   
Bernard Sellier