Money monster, film de Jodie Foster, commentaire

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Money monster,
       2016, 
 
de : Jodie  Foster, 
 
  avec : George Clooney, Julia Roberts, Dominic West, Caitriona Balfe, Jack O'Connell, Giancarlo Esposito, Emily Meade,  
 
Musique : Dominic Lewis

   
 
Lee Gates (George Clooney), spécialiste des marchés boursiers, est un habitué des plateaux de télévision sur lesquels il anime une émission : Money monster. Un jour, un inconnu armé, Kyle Budwell (Jack O'Connell), fait irruption sur le plateau pendant le direct, et oblige Lee à revêtir une ceinture explosive... 
 
 Dans la lignée des récentes dénonciations des manipulations criminelles ("99 Homes", "Le casse du siècle"), mais avec un choix narratif radicalement différent, Jodie Foster nous offre ici un mélange de charge vindicative, de drame intime et de thriller. Le tout exposé de manière brutale et spectaculaire au travers d'une émission télévisée qui devient tout autant un champ de bataille qu'un jardin fertilisé au terreau de la dénonciation. Le rôle de la productrice, incarnée par une Julia Roberts éternellement jeune, passe nettement au second plan. Et c'est évidemment George Clooney qui crève littéralement l'écran, passant, de manière un peu trop rapide, voire douteuse, d'une arrogance malsaine, d'un orgueil himalayen, d'un égoïsme puant, à une prise de conscience humaniste, comme s'il découvrait soudain, avec stupéfaction, que le monde de la finance, des multinationales et des traders est le repaire de manipulateurs pourris. L'aspect thriller du propos, incontestablement captivant, réduit le drame vécu par des millions d'investisseurs à la fraude d'une fripouille, laissant entendre que, au bout du compte, ce sont quelques individus qui contaminent un système par ailleurs stable et bienfaisant. Ce qui, on peut s'en douter, ne convaincra pas grand monde. Jodie Foster a choisi un style nerveux, parfois speedé (surtout au début), très en osmose avec le milieu télévisuel clinquant, multipliant, parfois de manière un peu superficielle, les écrans et les moniteurs. 
 
 L'oeuvre est intéressante, utile, traversée par un Lee Gates charismatique, mais assez prévisible et nettement moins inspirée sur les plans artistiques et satiriques, que, par exemple, "Le loup de Wall street" ou "Le casse du siècle".
   
Bernard Sellier