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Le pacte des loups,
     2001, 
 
de : Christophe  Gans, 
 
  avec : Mark Dacascos, Vincent Cassel, Samuel le Bihan, Jean Yanne, Monica Bellucci, Emilie Dequenne, Jacques Perrin, Bernard Farcy, Edith Scob, Jérémie Rénier, Jean-François Stevenin, Hans Meyer,
 
Musique :   Joseph Lo Duca

  
   
En 1764, apparaît dans la province du Gévaudan, une bête monstrueuse qui attaque et tue des dizaines de personnes. Devant ce désastre, le roi Louis XV envoie le Chevalier Grégoire de Fronsac (Samuel le Bihan), afin d'éradiquer ce fléau. Le naturaliste est accompagné par un fidèle compagnon indien, Mani (Mark Dacascos). Les deux hommes sont accueillis au château du Comte de Morangias (Jean Yanne)... 
 
   Dans les suppléments, le naturaliste Michel Louis, spécialiste de l'histoire de la bête du Gévaudan, regrette qu'aucun film ne retrace avec justesse le déroulement réel des faits. A l'énoncé de ceux-ci, on ne peut que savoir gré à Christophe Gans d'avoir enveloppé ce drame, à l'évidence peu enthousiasmant par lui-même sauf pour des passionnés sélectifs, dans une trame romanesque infiniment plus excitante. A moins d'être un observateur scrupuleux de la vérité historique, on se retrouve ici, avec délectation, et toutes proportions gardées, dans le cas de figure d'un Alexandre Dumas, dont les récits étaient à l'évidence très libres avec la réalité des faits, mais toujours captivants à l'extrême. Se mêlent ici, avec bonheur, l'aventure médiévale, le gore, le fantastique sauvage, le mystère, le film en costumes, la passion amoureuse, pour donner naissance à une sorte de western français moyenâgeux. Esthétiquement très soignée, la réalisation sait utiliser à bon escient nombre d'effets cinématographiques (ralentis, fondus enchaînés...), pour donner naissance à une oeuvre formellement enchanteresse et narrativement passionnante. 
 
   Tout comme Kevin Reynolds avait apporté une nouvelle jeunesse au mythe de Robin des bois en introduisant la figure charismatique de Azeem "le grand", le réalisateur antibois a exploité l'idée géniale d'associer au Marquis de Fronsac le personnage de Mani, qui, outre ses exploits guerriers, établit, par ses connaissances chamaniques, un lien entre le monde physique et celui des forces invisibles. C'est à Mark Dacascos, qui déjà illuminait de sa prestance altière l'envoûtant "Crying Freeman", qu'est confié ce rôle "exotique"qui a heurté ou perturbé certains spectateurs. Une réserve concerne la restitution de la "bête". D'importants moyens, à la fois mécaniques et informatiques, ont été déployés pour sa création. Pourtant le résultat laisse perplexe. Outre l'aspect proprement dit, qui frôle parfois le ridicule, l'animation en elle-même se révèle peu convaincante. Mais c'est un problème récurrent que l'on retrouve tout autant dans la saga "Alien". 
 
   Une fresque baroque haute en couleurs, peuplée de personnages aussi inquiétants qu'ambigus, et foncièrement captivante. 
 
    (Le commentaire concerne la version longue)
   
Bernard Sellier