Peppermint, film de Pierre Morel, commentaire

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Peppermint,
        2018,  
 
de : Pierre  Morel, 
 
  avec : Jennifer Garner, John Gallagher Jr., John Ortiz, Juan Pablo Raba, Cailey Fleming, Jeff Hephner, Eddie Shin,
 
Musique : Simon Franglen

 
   
 Riley North (Jennifer Garner) voit un jour son mari Chris (Jeff Hephner) et sa fillette Carly (Cailey Fleming) exécutés par trois tueurs à la solde d'un trafiquant de drogue bien connu, Diego Garcia (Juan Pablo Raba). Elle reconnaît les coupables, mais leur avocat n'a aucune peine à les faire libérer. Cinq ans plus tard, Riley entreprend un nettoyage en règle... 
 
   Pierre Morel nous a prouvé dans le premier 'Taken', il y a dix ans, qu'il ne manquait pas d'efficacité, même si celle-ci repose principalement sur une violence sans aucun état d'âme. Il reprend ici exactement le même processus, hormis le fait que c'est une femme qui occupe la place de liquidatrice. Autant dire que l'originalité n'est pas de mise. Il est évident que Jennifer Garner incarne avec une sacrée dose d'intensité son personnage de tranquille mère de famille métamorphosée en ninja yin. Mais, cela étant reconnu, force est de constater que rien dans cette histoire, que ce soit les événements, les personnalités, la réalisation, ne s'affranchit des dizaines de récits semblables vus auparavant. Diego Garcia est une brute banale et bas du front. Les hommes de main sont uniquement des marionnettes à dégommer. Même les flics, y compris le pourri de service, sont particulièrement falots. Quant à la crédibilité du processus de vengeance et de la transformation de Riley, leur vraisemblance laisse nettement à désirer. Sans compter que le déroulé des actions ne s'écarte jamais d'un chemin prévisionnel ultra balisé, que le plus ignorant des spectateurs serait capable de prévoir dès le commencement. 
 
   'Gunman', tourné il y a trois ans, possédait encore une aura vaguement humaniste, même si celle-ci était quelque peu factice. Pierre Morel ne s'est pas embarrassé ici d'enrobage quel qu'il soit. C'est du brut de décoffrage, à mi-chemin entre la vengeance spontanée brutale d'un 'Revenge' et le film de super héroïne façon 'Au revoir, à jamais'. Pour les inconditionnels du polar sauvage, primaire et sans ambition.
   
Bernard Sellier