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Phénomènes,
       (The happening),      2008,  
 
de : M. Night  Shyamalan, 
 
  avec : Mark Wahlberg, Zooey Deschanel, John Leguizamo, Betty Buckley, Alan Ruck, Jeremy Strong, Robert Bailey Jr.,
 
Musique : James Newton Howard


   
Un matin, dans Central Park, des dizaines de personnes se suicident brutalement. L'épidémie s'étend à New York, puis gagne d'autres villes dans l'est des Etats-Unis. Elliot Moore (Mark Wahlberg), professeur de mathématiques à Philadelphie, décide de quitter la ville avec sa femme, Alma (Zooey Deschanel). Un de ses collègues, Julian, les accompagne avec sa fille, la petite Jess (Ashlyn Sanchez). Sur la route, ils rencontrent divers groupes qui tentent d'échapper à l'épidémie en quittant les villes... 
 
   On n'en finit pas de se demander ce qui se passe chez M. Night Shyamalan, qui, après avoir donné naissance à un "Sixième sens" tout à fait intense et mémorable, continue à flirter de plus belle avec le fantastique de bas étage, le spectaculaire gratuit, voire parfois le ridicule ( "La jeune fille de l'eau" ). Saisissant comme source prétexte deux faits incontestables ( premièrement, l'homme est une espèce dangereuse pour les autres règnes de sa planète, et deuxièmement, la disparition des abeilles est un phénomène hautement inquiétant ), il ne se donne même plus la peine de construire un scénario digne de ce nom, avec son escalade progressive de la dramaturgie et son apocalypse finale. Le spectateur assiste donc à une suite de scènes répétitives, mille fois vues ailleurs, simplement habitées par des personnages nouveaux. Fidèle à l'une de ses thématiques préférées ( "Le Village", "Signes"), le réalisateur se concentre sur un petit groupe de personnages coupés d'un monde extérieur menaçant. Outre le fait que le parcours événementiel est des plus simplistes, tout comme l'approche des personnages, le problème majeur réside dans la désinvolture avec laquelle est traitée l'histoire. Celle-ci se contente d'aligner quelques morceaux prétendument horrifiques, avec, pour toile de fond causale une colère soudaine du règne végétal qui, dans sa gratuité minimaliste, prête pour le moins à sourire. Sans oublier un flagrant déficit de crédibilité générale, dû en partie à la superficialité des protagonistes, et en partie au dénouement artificiel qui calque stupidement les résurrections éternelles de criminels sadiques destinés à rempiler dans l'opus suivant pour de nouvelles boucheries improbables. 
 
   Une ( nouvelle ) grosse déception...
   
Bernard Sellier