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La planète des singes : les origines,
     (Rise of the planet of the apes),       2011, 
 
de : Rupert  Wyatt, 
 
  avec : James Franco, Andy Serkis, John Lithgow, Brian Cox, Tom Felton, Freida Pinto, Jamie Harris,
 
Musique : Patrick Doyle

  
   
Will Rodman (James Franco), chercheur dans la société Gen Sys, est sur le point de découvrir une molécule capable de régénérer les neurones des personnes atteintes d'Alzheimer. Ses expérimentations sur des chimpanzés semblent donner d'excellents résultats. Mais un effet secondaire imprévu saborde ses espoirs. Son supérieur, Steven Jacobs (David Oyelowo) lui ordonne d'euthanasier tous les cobayes. Will s'aperçoit alors que l'une des femelles a donné naissance à un bébé. Il le recueille en secret et le prénomme César... 
 
   Comme toutes les modes, celle des préquelles qui fleurit actuellement ("Hannibal Lecter, les origines du mal", "Prometheus", Batman...) se justifie plus ou moins suivant les cas. Par exemple, le fait d'ignorer l'origine de l'improbable "Alien" ne provoquera pas franchement d'insomnies gravissimes. En revanche, étudier l'une des nombreuses hypothèses qui pourraient conduire nos cousins germains chimpanzés à devenir maîtres d'une planète, se révèle infiniment plus captivant, voire utile, étant donné l'énergie que semble déployer l'homme pour mettre un terme prématuré à son règne sans partage. Dans cette entreprise, le film de Rupert Wyatt se montre enthousiasmant de bout en bout. D'abord par son refus de céder au spectaculaire à tout prix, réservant celui-ci, par ailleurs mémorable, à un dernier quart particulièrement jouissif. Mais réduire la valeur de l'oeuvre à ce choix restrictif serait totalement injuste. Le scénario développe de manière classique, mais avec une intelligence sans faille et une sensibilité maîtrisée, un raccourci saisissant sur la chute progressive d'une société aveuglée par son orgueil et son égoïsme, et, l'éclosion concommitante d'une remplaçante, encore à l'état embryonnaire. Si James Franco se montre assez transparent, la performance d'Andy Serkis, décidément spécialiste des incarnations extrêmes dans lesquelles son physique disparaît intégralement (le Gollum du "Seigneur des Anneaux"...), est à l'évidence stupéfiante. 
 
   Cette création apporte la preuve, s'il en était besoin, qu'il est tout à fait possible de provoquer à la fois réflexion, enthousiasme, émotion, admiration devant des effets spéciaux bluffants, tout en prenant le temps de raconter une histoire qui ne soit pas défigurée par un montage à la mitrailleuse. Vivement la suite...
   
Bernard Sellier