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The pledge,
       2001, 
 
de : Sean  Penn, 
 
  avec : Jack Nicholson, Aaron Eckhart, Robin W. Penn, Benicio del Toro, Helen Mirren, Tom Noonan, Michael O'Keefe, Vanessa Redgrave, Mickey Rourke, Harry Dean Stanton, Lois Smith,
 
Musique : Hans Zimmer, Klaus Badelt

  
   
Jerry Black (Jack Nicholson) prend sa retraite de flic. Mais, le soir même où ses collègues fêtent l'événement, une fillette, Ginny Larsen (Taryn Knowles), est découverte assassinée dans la neige. L'adolescent qui a découvert le corps a été témoin de la fuite d'un Indien. Celui-ci, Toby Jay Wadenah (Benicio del Toro) est rapidement arrêté. Il est déficient mental et a déjà été arrêté pour viols. Le policier Stan Krolak (Aaron Eckhart) lui soutire rapidement des aveux, mais Toby se suicide peu après. Jerry se charge d'informer les parents de Ginny du drame. La mère, Margaret (Patricia Clarkson), lui fait jurer de retrouver l'assassin de sa fille. Jerry n'est en effet aucunement convaincu que l'Indien soit le coupable. Passionné de pêche, il achète une petite station service non loin d'un lac et continue son enquête... 
 
   Sur un sujet très visité par le cinéma, Sean Penn, souvent inspiré, tant dans ses rôles que dans ses réalisations ( "La dernière marche", "Crossing Guard", "Mystic River"... ), par la mort, la fatalité, et la culpabilisation, construit une oeuvre à contre-courant des modes actuelles. Lent, contemplatif, mélancolique, profondément émouvant, parfois erratique, le récit se concentre beaucoup plus sur la personnalité de Jerry que sur la progression dans la recherche du coupable. Sa quête d'un meurtrier sauvage se double de celle d'une dernière utilité de son existence avant de sombrer inéluctablement dans la vieillesse et la stérilité définitive. Progressivement, sa personnalité se fissure entre un ultime élan vers la vie et une fidélité obsessionnelle à une promesse jurée. Très sobre, comme il peut l'être en dehors de ses périodes de cabotinage effréné, Jack Nicholson habite son personnage avec une intensité terrible. Autour de lui, une distribution exceptionnelle ( Benicio del Toro, Helen Mirren, Mickey Rourke, Vanessa Redgrave..., dans des rôles qui, souvent ne dépassent pas quelques minutes), dont la justification laisse en revanche sceptique. Mais reconnaissons que la célébrité de ces visages se fond dans la narration avec une discrétion absolue. Un drame mémorable, dont le dénouement, aussi poignant que subtilement dérisoire, laisse un goût de détresse amère.
   
Bernard Sellier