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La proie,
       2011, 
 
de : Eric  Valette, 
 
  avec : Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stéphane Debac, Sergi Lopez, Natacha Régnier, Serge Hazanavicius, Caterina Murino,  
 
Musique : Noko

  
   
Franck Adrien (Albert Dupontel) purge une peine de prison pour cause de braquage dont le butin n'a jamais été retrouvé. Sa femme Anna (Caterina Murino) et sa fillette, atteinte de mutisme, lui rendent parfois visite. Son compagnon de cellule, Jean-Louis Maurel (Stéphane Debac), accusé de pédophilie, se voit remis en liberté pour cause de rétractation de la jeune fille qui l'accusait. Franck lui confie un message pour sa femme. Peu de temps après, un ancien gendarme, Manuel Carrega (Sergi Lopez), désireux d'obtenir des informations sur d'éventuelles confidences que Maurel aurait pu faire, rend visite au prisonnier et lui apprend que la soi-disant victime d'accusation calomnieuse pourrait bien être un redoutable criminel... 
 
   Après "Maléfique", doté d'un scénario passablement original, Eric Valette revient au polar linéaire classique, qui, depuis quelques années ("A bout portant", "Pour elle", "Taken"...) semble réussir assez bien aux réalisateurs français. La recette est simple. Un personnage lancé dans une course contre la montre éperdue, des péripéties haletantes, un rythme soutenu, et une psychologie réduite au strict minimum. En somme un "24 heures" concentré en quatre vingt dix minutes. Evidemment, un tel resserrement temporel oblige à des raccourcis scénaristiques qui mettent parfois à mal la vraisemblance. Lorsque la tension retombe, une fois la vision achevée, le mental reprend son pourvoir d'analyse et commence à considérer que les ficelles étaient parfois plus qu'épaisses. Néanmoins, l'ensemble ne manque pas d'efficacité immédiate, grâce à l'incarnation d'Albert Dupontel, tendu comme un arc, qui, à l'instar du Bébel des années 70, effectue parait-il lui-même ses cascades. Un autre point positif réside dans la lisibilité parfaite des scènes d'action qui, si elles sont moins spectaculaires que celles distillées par nombre de thrillers américains, nous évitent au moins les trop fréquents montages épileptiques et les plans qui ne dépassent pas la micro seconde. Reste que le couple de prédateurs, émules du sinistre duo Fourniret, demeure assez improbable...

   
Bernard Sellier