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Que justice soit faite,
         (Law abiding Citizen),     2009,  
 
de : F. Gary  Gray, 
 
  avec : Gérard Butler, Jamie Foxx, Colm Meaney, Bruce McGill, Gregory Itzin, Annie Corley, Viola Davis,
 
Musique : Brian Tyler


   
   Ne pas lire avant d'avoir vu le film 
 
   Clyde Shelton (Gérard Butler) est un brillant ingénieur. Il voit un soir sa femme et sa fille assassinées par deux truands, Clarence Darby (Christian Stolte) et Rupert Ames (Josh Stewart), qui sont rapidement identifiés et arrêtés. Mais l'avocat Nick Rice (Jamie Foxx) passe un accord avec Darby pour charger Ames qui est condamné à mort. Darby, lui, s'en tire avec quelques années de prison. Dix ans plus tard, c'est l'exécutuion de Ames... 
 
   Que l'on se tourne vers le titre français ou vers le titre original, le moins qu'on puisse dire est que tous deux rendent perplexe ! Le spectateur n'aura aucune peine à constater que, de fait, la justice est ici bien loin d'être rendue, à quelque moment de l'histoire que ce soit. Chacun sait qu'aux Etats-Unis, un criminel peut être condamné à cent cinquante ans de prison, tandis qu'un autre se voit remis en liberté parce que telle preuve n'a pas été collectée correctement. On se rappelle à ce sujet le captivant film de Peter Hyams " La nuit des juges ". En revanche, on aura bien de la difficulté à dénicher dans cette histoire pour le moins glauque, artificielle et tordue, une quelconque trace de ' justice rendue '. De même la traduction du titre américain ' cytoyens respectueux de la loi ' laisse tout autant pantois. 
 
   Clyde est traumatisé par la manière dont le principal coupable a utilisé la loi pour s'en tirer de manière quasiment impunie. Chacun le comprendra et partagera sa douleur. En revanche, lorsqu'il se transforme en " Dexter " hautement sadique pour démembrer le coupable, la donne commence à changer radicalement. Puis, c'est l'escalade dans la manipulation dégénérative et mortifère la plus radicale. Et, autant le dire tout de suite, aussi incompréhensible que parfaitement détestable dans sa progression sadique. Nous ne sommes même plus dans l'exécution d'une loi du talion, qui serait à la rigueur envisageable étant donné la perturbation psychique majeure subie, mais dans la manifestation pathologique d'un tueur en série qui programme avec minutie ses éliminations. Nous sommes bien loin de la subtilité qui prévalait dans l'un des films qui avait fait connaître le réalisateur, " Négociateur ". Avec cette oeuvre, F. Gary Gray plonge dans le malsain et le douteux.
   
Bernard Sellier