Dexter, saison 1, de Keith Gordon, commentaire

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Dexter,
      Saison 1,      2006 
 
de : Keith  Gordon, Michael  Cuesta..., 
 
avec : Michael C. Hall, Julie Benz, Jennifer Carpenter, Lauren Vélez, James Remar, Erik King,
 
Musique : Daniel Licht


 
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Miami, la Floride, le soleil, les policiers... et les tueurs. Individuels, en série, tous les genres sont représentés. Mais il en est un qui possède une particularité exceptionnelle : Dexter Morgan (Michael C. Hall). Un jeune homme expert en analyses de sang, qui aide efficacement la police à traquer les assassins, bien sous tous rapports, en somme. Mais seulement en apparence. Car lorsque son travail au service des forces de l'ordre est terminé, il en effectue un autre, toujours au service de la société, si l'on peut dire, mais dans l'ombre. Il exécute les criminels qui sont passés entre les mailles béantes de la justice. Et le travail ne manque pas !... 
 
 Dire que l'on a rarement été accoutumé à voir évoluer un héros de ce genre est un doux euphémisme. Bien sûr, Michael Douglas, dans "La nuit des Juges", avait déjà opéré ce type de redressements avec un sérieux imperturbable et quelques états d'âme compréhensibles. Rien de tout cela chez Dexter. D'emblée, il affiche la couleur (rouge et franche) : Il est un as dans la simulation des sentiments, un verrouillé de la communication, un handicapé majeur de l'émotion. De toutes les émotions. Dans tous les domaines. C'est-à-dire que le sexe lui est étranger. Cela tombe bien, puisque sa "petite amie", Rita Bennett (Julie Benz), jadis battue et violée par son ex-mari, n'est plus vraiment accro à la galipette. C'est-à-dire que toutes perturbations intérieures due à la mort, à la joie, aux vicissitudes de la vie, lui sont inconnues. Bien plus, il baigne avec délectation dans le crime comme un poisson frétille dans l'océan. Ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas de se montrer fort compétent dans son domaine technique, et de refiler de bons tuyaux à sa soeur, Debra (Jennifer Carpenter), qui rêve de quitter les moeurs pour entrer à la Criminelle. Une autre surprise, et pas des moindres, est que l'on devient immédiatement fanatique de cet énergumène dont la distanciation vis à vis des drames est stupéfiante de lucidité froide. Et l'approche narrative, mi-sérieuse, mi-collégienne, toujours ludique dans la noirceur, vient encore amplifier la dépendance malsaine que l'on éprouve envers ce justicier pour le moins dérangeant. Peuplée de personnages secondaires immédiatement attachants, (les tendres comme Rita, tout comme les vachards du type sergent Maria Laguerta (Lauren Vélez), avec une mention toute spéciale à Debra, aussi extravertie et pétulante que Dexter est introverti, et, cerise sur le gâteau, idéalement doublée), habitée d'intrigues aussi originales que captivantes, cette première saison est un régal de tous les instants, pimenté et délicieusement poivré.
   
Bernard Sellier