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Ray Donovan,
      Saison 1,       2013 
 
de : Ann  Biderman..., 
 
avec : Liev Schreiber, Paula Malcomson, Eddie Marsan, Dash Mihok, Steven Bauer, Jon Voight, James Woods,
 
Musique : Marcelo Zarvos


   
Saison 2            Saison 3

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

   
Ray Donovan (Liev Schreiber) vit à Los Angeles avec sa femme Abby (Paula Malcomson) et ses deux enfants. Sa profession est un peu particulière, puisqu'il passe ses journées à résoudre les problèmes plus ou moins graves de certains clients richissimes. L'arrivée inattendue de son père, Mickey (Jon Voight), sorti de prison avant la fin de sa peine, jette un froid glacial sur Ray et ses frères, Terry (Eddie Marsan) et Bunchy (Dash Mihok), d'autant plus qu'un demi-frère, noir, et inconnu jusqu'alors, Daryll (Pooch Hall) apparaît lui aussi... 
 
   Et nous avons vraiment devant les yeux le degré zéro de l'entente cordiale ! La famille de Ray est une véritable poudrière qui menace d'exploser à tout instant. Le genre tragédie grecque à la puissance mille. Tout comme le personnage de "Dexter", autre série produite par Showtime, Ray est très loin d'être un ange. Il a d'ailleurs de qui tenir, puisque son diable de père, incarné de manière jubilatoire par Jon Voight, se révèle une ordure de première grandeur, doté cependant d'un charme vénéneux indubitable. C'est en grande partie dans cette richesse infinie des personnalités, dans cette complexité folle des pathologies, dans cette permanente juxtaposition des extrêmes, que se manifeste la qualité exceptionnelle de cette première saison. Non seulement le récit n'en finit pas de fouiller le passé des protagonistes, avec, à la clé, des traumatismes multiples fondés sur des agressions pédophiles de représentants du clergé, mais encore il propose au spectateur des êtres humains parmi les plus foisonnants et/ou attachants que l'on puisse imaginer. En l'occurrence, les deux frères de Ray, Bunchy et Terry, Abby, l'épouse dépendante, sans oublier bien sûr, dans la catégorie "ambigus à l'extrême", Ray et Mickey. Un peu à la manière des romans à tiroirs du dix-neuvième siècle, l'histoire visite progressivement les couloirs secrets du passé, les leviers soigneusement occultés des événements présents, les causes karmiques des catastrophes qui s'accumulent sur la famille Donovan. C'est constamment palpitant, d'une fécondité rare, sec, cru et violent lorsque nécessaire, et dépourvu de tout schématisme. 
 
   Une réussite de première grandeur.
   
Bernard Sellier