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Rencontres du troisième type,
    (Close Encounters of the Third Kind),     1977, 
 
de : Steven  Spielberg, 
 
  avec : Richard Dreyfuss, François Truffaut, Teri Garr, Melinda Dillon, Bob Balaban,
 
Musique : John Williams

 
   
La fin des années 70. En différents points du globe, divers événements stupéfiants surviennent : on retrouve dans le désert de Sonora les avions en état de marche de l'escadrille 19, basée à Fort Lauderdale, disparue en 1945 ; en Mongolie, dans le désert de Gobi, apparaît un jour la gigantesque épave du navire Cotopaxi ; à Dharamsala, en Inde, cinq sons mystérieux sont entendus ; le centre de contrôle aérien d'Indianapolis enregistre d'étranges phénomènes... Plusieurs savants, dont le français Claude Lacombe (François Truffaut) enquêtent sur ces mystères. Pendant ce temps, diverses personnes voient leurs vies chamboulées : le petit Barry Guiler (Cary Guffey), âgé de 5 ans, échappe à la vigilance de sa mère et disparaît. Roy Neary (Richard Dreyfuss), est témoin du passage d'un OVNI et devient obsédé par la construction d'une forme étrange, au point de mettre sa vie de famille en péril... 
 
    Voilà le type même de film que l'on voudrait aimer passionnément. Parce que l'on y retrouve la magie que Spielberg sait si merveilleusement insuffler à certaines de ses créations ; parce que sa vision de la vie extraterrestre, proche de celle que James Cameron illustrera dans son superbe "Abyss", à l'antipode des cauchemars délirants de Roland Emmerich dans "Independance day", est intelligente, bienveillante et, souhaitons-le de tout coeur, conforme à ce qui pourrait être dans un avenir prochain ; parce que le final de cette aventure est irradiant de beauté et d'humanisme sain. 
 
   Mais tout n'est pas, hélas, de la même veine. Il est indispensable, avant cette conclusion enchanteresse, à l'esthétique proche de certaines sculptures contemporaines, de subir une dose de remplissages qui ne sont pas toujours, à mon goût, du meilleur cru. Les avatars des témoins, certaines scènes dont l'excès lorgne grossièrement vers les outrances des "Poltergeist" et autres films de hantise, la folie de Roy qui tire un peu en longueur, le secret symbolique des cinq notes qui manque tout de même singulièrement de matière captivante (le mystère des feuillets de "Contact" est pour moi autrement plus passionnant !), et, avouons-le, des acteurs qui ne me semblent pas insuffler à l'oeuvre un surcroît de fascination. Richard Dreyfuss, excellent dans les comédies du type "Quoi de neuf Bob", n'est pas le plus charismatique qui soit, et l'idée d'avoir introduit François Truffaut ne me paraît pas la meilleure qu'ait eue Spielberg, d'autant plus que le ton monocorde du réalisateur français semble bien artificiel et décalé.  
 
   Bien sûr, l'ensemble demeure un modèle de ce qui peut être une conception ludique et clairvoyante de la science-fiction. L'interconnexion du quotidien banal de gens ordinaires et d'une situation extraordinaire qui les phagocyte, est exposée avec spontanéité et naturel. Mais ce film n'est pas, pour moi, le chef-d'œuvre absolu que certains encensent.
   
Bernard Sellier