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Ronin,
      1998, 
 
de : John  Frankenheimer, 
 
  avec : Robert DeNiro, Stellan Skarsgard, Natasha McElhone, Jean Reno, Michael Lonsdale, Amidou, Sean Bean, Feodor Atkine, Jonathan Pryce,
 
Musique : Elia Cmiral

 
   
Sam (Robert DeNiro) est engagé à Paris, ainsi que plusieurs hommes, Gregor (Stellan Skarsgard), Vincent (Jean Reno), Spence (Sean Bean), Larry (Skipp Sudduth), par une femme mystérieuse, Deirdre (Natasha McElhone), qui, elle-même, travaille pour un commanditaire inconnu. Le travail de l'équipe consistera à s'emparer d'une valise soigneusement gardée. Le lieu et le moment de l'action ne sont pas encore déterminés. Mais les choses s'engagent déjà de manière difficile, lorsque l'acquisition des armes et du matériel se solde par un guet-apens. Puis c'est l'heure de l'opération qui arrive, à Nice... 
 
   Vingt-trois ans après un laborieux "French connection II" qui n'avait pas laissé un souvenir aussi marquant que l'original de William Friedkin, John Frankenheimer retrouve ici une pêche incroyable. Autour d'une énigme (cette mallette dont le contenu prend l'apparence d'un monstre du Loch Ness !) particulièrement primaire, scénariste et réalisateur ont tissé un imbroglio aussi énergique que saignant. Mis à part quelques instants de pause, illuminés par la visite chez le collectionneur original qu'incarne Michael Lonsdale avec son détachement charmeur habituel, le reste du temps ne laisse pas une seconde de répit au spectateur. Entre fusillades qui n'ont pas grand chose à envier à celle, mythique, de "Heat", et courses poursuites survitaminées, qui feraient passer celle de "Bullitt" pour une promenade de santé, le moins que l'on puisse dire est que l'ennui n'a pas une seconde pour s'installer. Quant aux neurones, s'ils éprouvent une velléité de se connecter, pour discerner un fil logique dans cet embrouillamini manipulateur, ils jettent vite l'éponge devant le spectaculaire hypnotisant qui est servi à leurs propriétaires ! Et, malgré la débauche d'actions en tous genres, certes un peu répétitives, les personnages parviennent tout de même à exister, à se révéler autre choses que des marionnettes hérissées de flingues. Ce n'est pas un mince résultat. L'équilibre est conservé jusqu'au terme entre les cinq ou six protagonistes principaux, avec une mention particulière à Jean Reno, qui, une fois n'est pas coutume, ne fait pas de la simple figuration (cf. son rôle limite dans "DaVinci Code" et dans beaucoup d'autres). Les décors du vieux Nice, de même que ceux de l'arrière-pays azuréen sont savamment utilisés et l'on ne peut que se réjouir (enfin, si l'on veut, au vu des carnages engendrés !) de voir le pittoresque français remplacer les éternelles rues de San Francisco. Et, cerise sur le gâteau, moment de grâce et d'émotion, les passionnés de patinage artistique ont le bonheur d'admirer les triples boucles piquées de la charmeuse Katarina Witt, double championne olympique en 1984 et 1988...  
 
   Souvent prosaïque, parfois nébuleux, mais scotchant de bout en bout !
   
Bernard Sellier