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SAS : red notice,
       (Rise of the black swan),      2021, 
 
de : Magnus  Martens, 
 
  avec : Sam Heughan, Ruby Rose, Hannah John-Kamen, Tom Hopper, Andy Serkis,
 
Musique : Benji Merrison


   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

   
Un commando familial, dirigé par William Lewis (Tom Wilkinson), raie de la carte un village de Géorgie que les habitants refusent de quitter, empêchant la prolongation d'un gazoduc appartenant à la firme britannique BritGas. Les services secrets envoient un commando, dirigé par George Clements (Andy Serkis), éliminer toute la famille qui en sait beaucoup trop. William est tué, mais son fils Oliver (Owain Yeoman), et surtout sa fille Grace (Ruby Rose), s'échappent et mettent sur pied une vengeance...
 
   Avons-nous trouvé les nouveaux John McLane («Piège de cristal» ou Casey Ryback («Piège à grande vitesse») en la personne de Tom Buckingham (Sam Heughan) ? Sur le papier on pourrait le croire, étant donné que les actions à la fois efficaces et solitaires du justicier sans états d'âme, semblent convenir parfaitement à Sam Heughan. Sa belle gueule et sa carrure en font un candidat sérieux pour remplacer Bruce Willis, atteint par la limite d'âge, et Steven Seagal, réduit à l'état de momie boudinée. Malheureusement il ne nous offre ni l'humour ravageur du premier, ni les exploits de lutte du second (enfin, lorsqu'il en était à ses débuts de maître en aïkido, dans «Nico», par exemple). Quels sont les arguments de cette histoire, fort peu originale ? Les péripéties (prise en otage des passagers d'un train) ne sortent jamais d'une routine souvent exploitée. Les effets spéciaux sont plus que moyens, bien qu'un nombre impressionnant de producteurs se soient investis dans l'aventure (35, tout de même !). Le seul atout scénaristique réside dans le fait que l'action a lieu à l'intérieur du tunnel sous la Manche. Il est d'ailleurs assez mal exploité. Rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne les divers rebondissements et scènes d'action. Nous avons droit au lot habituel d'explosions, de conjoint démasqué par les vilains terroristes (ça nous rappelle encore une fois les soucis conjugaux de John McLane) et de traîtres qui révèlent progressivement leurs faces sombres. Si l'on veut montrer un soupçon d'indulgence, mentionnons la mise en cause radicale des multinationales et des sphères gouvernementales, ainsi que la personnalité, assez insolite, du méchant de service, en l'occurrence une très sadique Grace, dont le look androgyne et la cruauté froide titillent l'intérêt du spectateur. Mais globalement, il ne s'agit que d'un film primaire, sans envergure ni ambition. 
   
Bernard Sellier